A l’occasion de l’anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, le président de la République vient de remettre les insignes d’officier de la Légion d’honneur au sociologue et historien des religions Emile Poulat, spécialiste de la crise moderniste, de l’anti-maçonnisme et de la laïcité et en a profité pour annoncer la création d’un Observatoire national de la laïcité dont le rôle principal sera de « réfléchir à la transmission de la morale publique à l’école ».
La question n’est pas neuve. En recevant le rapport Stasi, le président Chirac en avait déjà émis l’idée à laquelle il se disait très attaché et avait signé le décret du 25 mars 2007 qui en portait création. Après la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle qui suivit de quelques semaines sa promulgation, ce décret ne fut finalement pas appliqué. Seuls des observatoires départementaux furent créés.
DLR salue cette initiative car la laïcité et la morale sont des valeurs républicaines à laquelle notre parti est attaché.
Il espère d’ailleurs que cet Observatoire ne limitera pas son champ de réflexion à l’école, même si la question est fondamentale. Il souhaite aussi qu’il ne soit pas un énième « comité Théodule ».
Cependant, DLR n’est pas moins attaché à l’humanisme, à l’histoire de France et à la cohésion nationale. Si toutes les croyances spirituelles – religions, franc-maçonnerie, libre pensée,… – doivent être circonscrites à la sphère privée, elles doivent l’être dans les limites de la raison et méritent d’être respectées du moment qu’elles ne se livrent à aucun prosélytisme et à aucune provocation.
C’est pourquoi, nous espérons que dans la France de 2012, il ne s’agira pas d’écraser un infâme quelconque pour reprendre la célèbre formule de Voltaire, en favorisant une chapelle au détriment des autres. Toute forme d’intégrisme est blâmable et l’intégrisme laïc, même s’il peut partir de bonnes intentions, ne l’est pas moins que d’autres.
Nous souhaitons que les missions mais aussi la composition du futur observatoire donnent lieu à un débat et que celui-ci soit ouvert à toutes les parties concernées.