Le ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon a décidé de rétablir l’enseignement obligatoire de l’Histoire-Géographie en Terminale S que son prédécesseur, Luc Chatel avait supprimé. Cette mesure conseillée par Richard Descoings, l’ancien directeur de Sciences-Po Paris à Nicolas Sarkozy nous avait laissés sceptiques et dubitatifs à Debout la République, car nous sommes viscéralement attachés à ce que l’école de la République forme des citoyens éclairés et responsables et convaincus que l’Histoire-Géographie a un rôle fondamental à jouer en la matière. Or, il ne nous semblait pas opportun, au moment où notre société traverse une crise sans précédent depuis 1945 et où notre jeunesse manque de repères, de procéder à cette réforme.
Cependant, parce que nous sommes des gens responsables, que nous n’avons aucun sectarisme et que notre seul objectif est la recherche de l’intérêt général et de la grandeur de la France, il ne nous avait pas échappé que l’un des objectifs de la réforme était louable : revaloriser les filières ES et L en incitant plus fortement les élèves qui se destinaient à des études supérieures en sciences sociales et humaines à les choisir à la place des filières réputées d’ « excellence » depuis mai 68, les filières scientifiques. D’ailleurs, des garanties semblaient prises en amont en termes d’horaires disciplinaires et de réalisation des programmes et les élèves intéressés recevaient théoriquement la possibilité de prendre la discipline en option (ce qui leur donnait même une heure hebdomadaire de plus sur deux ans par rapport à leurs devanciers).
Le fait que la réforme n’ait fonctionné qu’un an ne permettra jamais d’en proposer un juste bilan. En revanche, force est de constater les difficultés rencontrées par les professeurs d’Histoire-Géographie à appliquer les nouveaux programmes et l’impossibilité pour beaucoup d’élèves qui ont souhaité conserver la discipline en option de le faire, faute de la trouver dans leur établissement.
Nous prenons acte de la décision du ministre Peillon et nous la saluerons si deux conditions fondamentales à nos yeux sont remplies :
1°) Que les programmes d’une discipline qui, par essence, doit permettre de comprendre les processus historiques et les dynamiques territoriales et donne l’intelligence du temps présent soient préservés de l’idéalisation de la mondialisation et de l’Union européenne au nom d’un sens de l’histoire qui n’existe pas.
2°) Que la réflexion sur l’ensemble des filières du lycée d’enseignement général que nous trouvons très insuffisante et mal orientée dans le projet de loi sur la refondation de l’école de la République soit reprise sans tarder.
Eric Anceau
Membre du Bureau national
Délégué national à l'Assimilation et à la Cohésion nationale