À peine nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, Michel Barnier doit trouver 60 milliards d’économies d’ici le 10 octobre. Parmi les mesures envisagées, il prévoit d’économiser un milliard d’euros en réduisant les aides à l’apprentissage, menaçant ainsi l’avenir de nos jeunes et leur entrée dans la vie professionnelle. Nous ne pouvons accepter que l’apprentissage, un levier essentiel pour l’emploi des jeunes, soit sacrifié pour des raisons budgétaires.
La suppression partielle des aides à l’apprentissage, notamment dans le secteur de l’artisanat, risque de décourager les employeurs de former des apprentis.
Actuellement, les entreprises bénéficient d’aides à l’embauche et d’allègements de charges patronales, des soutiens cruciaux pour compenser les coûts liés à la formation et offrir des salaires décents aux apprentis. En réduisant ces aides, le gouvernement aggrave la situation des jeunes en apprentissage, déjà pénalisés par des salaires modestes – souvent autour de 700 € par mois – et frappés de plein fouet par une inflation galopante qui alourdit encore le coût de la vie, en particulier pour les produits de première nécessité comme le logement, l’alimentation et les transports.
Comment nos jeunes peuvent ils envisager leur avenir lorsqu’ils sont sous-payés et confrontés à des charges toujours plus lourdes, tout en continuant à payer leurs études ou leur loyer ? Une telle mesure aurait un impact direct sur le nombre d’apprentis, en augmentant le taux de chômage des jeunes et en réduisant leurs chances de décrocher un emploi stable à la fin de leur formation.
Chez Debout la France, nous croyons fermement en l’avenir de notre jeunesse. C’est pourquoi, dans son programme présidentiel de 2022, Nicolas Dupont-Aignan proposait plusieurs mesures concrètes pour redonner un sens à l’orientation et soutenir l’apprentissage.
Il est urgent de repenser l’orientation des élèves en présentant les métiers dès la classe de quatrième, à raison de deux heures par mois. Alors que le chômage des jeunes avoisine les 25 %, la France comptait seulement 500 000 apprentis en 2020,
contre 1,5 million en Allemagne. En 2024, la barre du million de jeunes en apprentissage est franchie, ce qui est une bonne chose, deux tiers des jeunes diplômés d’une formation en apprentissage trouvent un emploi dans les sept mois suivant la fin de
leurs études, contre seulement 50 % pour ceux issus de formations classiques. De nombreux dirigeants de TPE et PME, qui font vivre notre pays, ont eux-mêmes bénéficié de cette filière et en sont aujourd’hui les plus fervents défenseurs.
Notre objectif est clair : maintenir et poursuivre l’évolution du nombre d’apprentis en valorisant les entreprises qui s’engagent à former des jeunes.
Nous proposons notamment de créer un label spécifique pour les PME formatrices, facilitant ainsi leur accès aux marchés publics, et d’alléger les contraintes administratives pour les chefs d’entreprise. Par exemple, en permettant d’adapter les horaires de travail des apprentis mineurs aux besoins réels de l’entreprise, sous réserve de l’accord du médecin du travail.
Nous devons également simplifier la gestion des contrats d’apprentissage en désignant un interlocuteur unique pour accompagner les employeurs dans toutes les démarches administratives, qu’il s’agisse de la gestion des absences, du logement ou d’autres problématiques. De plus, nous proposons l’exonération totale des cotisations sociales sur les emplois étudiants, tant patronales que salariales, afin de soulager à la fois les jeunes et les entreprises.
Il est également essentiel de cibler les formations vers ceux qui en ont le plus besoin – les jeunes en décrochage scolaire et les chômeurs de longue durée – et de consacrer un budget plus conséquent par personne formée.
Cessons de sacrifier notre jeunesse ! Le chômage des 16-25 ans dépasse les 25 % en France, soit plus du double de la moyenne nationale. Les emplois étudiants sont souvent sous-payés et ne permettent pas aux jeunes de subvenir à leurs besoins.
C’est pourquoi nous proposons de supprimer les cotisations sociales sur ces emplois, pour alléger leur fardeau financier.
Les sacrifices demandés par le gouvernement à des générations qui avaient peu à craindre du Covid ont révélé une propension déplorable à considérer la jeunesse comme une variable d’ajustement des politiques publiques. Ce n’est pas acceptable.
La jeunesse ne doit pas être simplement une annexe d’un projet présidentiel, mais un fil rouge de toute action politique. Ainsi, nos jeunes doivent être au centre des mesures visant à redresser la France, à restaurer sa cohésion, à défendre ses intérêts et à affirmer ses valeurs. Cela implique de redonner un sens à l’orientation, de mettre fin aux blocages empêchant les étudiants méritants de suivre leur cursus, et de favoriser l’insertion professionnelle.
Il est encore temps d’éviter cet énième coup porté à l’apprentissage. La réussite de nos jeunes n’a pas de prix. Les économies peuvent être réalisées ailleurs, notamment en luttant contre les gaspillages. Nicolas Dupont-Aignan, dans son dernier ouvrage « Où va le pognon », identifie 50 milliards d’euros d’économies
possibles, en ciblant notamment les gaspillages et les fraudes, notamment liées aux fausses cartes de la sécurité sociale. (3)
Sources :
1 – https://www.debout-la-france.fr/projet/enseignement-superieur/
2 – https://www.lesechos.fr/economie-france/social/exclusif-comment-le-gouvernement-barnier-veut-economiser-1-milliard-deuros-sur-lapprentissage-2122879
3 – https://espace.debout-la-france.fr/produit/ou-va-le-pognon-comment-recuperer-100-milliards-deuros-par-an-de-fraude-et-de-gaspillage-pour-rebatir-la-france-2021/