Nicolas DUPONT-AIGNAN s’est rendu ce mercredi 24 janvier à la rencontre d’agriculteurs à l’occasion de son déplacement dans le Nord.
Il a pu échanger avec eux sur leurs difficultés au quotidien et leur présenter ses solutions.
Prise en tenaille par la multiplication des accords de libre-échange déloyaux et l’accumulation de normes bureaucratiques de plus en plus délirantes, l’agriculture française se meurt.
Les paysans ne supportent plus à juste titre le double jeu gouvernemental qui s’apitoie sur leur malheur tout en approuvant à Bruxelles les décisions suicidaires de la Commission européenne.
Le choix est simple : soit nous les aidons à relever la tête en soutenant totalement leur mouvement, soit c’en sera fini de la puissance agricole française.
L’injustice du libre-échange déloyal
Sous l’ère macronienne, les accords de libre-échange ont proliféré. Le Gouvernement et la Commission européenne se gargarisent à chacune de leurs signatures de « succès pour l’écologie », alors que c’est exactement l’inverse.
Depuis 2017, l’accord avec le Canada (CETA, 2017), l’accord avec le Japon (2019), l’accord avec le Vietnam (2020), la libéralisation des échanges avec l’Ukraine (2022) et l’accord avec le Chili (2023) sont entrés en vigueur. Les accords avec la Nouvelle-Zélande et le Kenya ont été signés en 2023, leur mise en application est imminente. Concrètement pour la Nouvelle-Zélande, un quota progressif de viande de mouton pourra être importé sur le sol européen, après avoir parcouru 18.500 km, sans droits ni taxes à payer(le prix au kilo de la viande ovine néozélandaise est environ 2 fois moins élevé que celle d’origine française).
Pire encore, l’Allemagne et la Commission européenne de Mme von der Leyen s’impatientent et souhaitent que le traité UE-Mercosur (Brésil, Argentine) soit le plus rapidement ratifié. Combien de temps la France jouera-t-elle double jeu, alors qu’elle a laissé signer cet accord et qu’elle fait semblant de tarder à le ratifier ? Rappelons que 99.000 tonnes de bœuf, 180.000 tonnes de volaille et 25.000 tonnes de viande porcine seraient importées d’Amérique du Sud en cas d’accord. Ce serait une catastrophe pour nos éleveurs.
La folie des normes agricoles
Les innombrables normes européennes sont l’autre cause de la crise agricole. La conditionnalité des aides de la PAC 2023-2027 met en place 9 « Bonnes conditions agricoles et environnementales » (BCAE) profondément infantilisantes et injustes : interdiction de travail sur les sols gorgés d’eau, rotation des cultures, mise en place des 4% jachères, ratio annuel prairies permanentes/superficie agricole utilisée (SAU) supérieur à 5%…
Les tâches administratives représentent 25% du temps de travail de nos agriculteurs ! Les règles contenues dans le Pacte vert européen (Green Deal), conçues par des bureaucrates hors-sol et des idéologues fous ne vont rien arranger : elles prévoient toujours plus de baisses d’émissions de CO2 pour les agriculteurs, la mise en jachère de 10% de la surface agricole, la suppression de nouveaux intrants…
Nos agriculteurs ont bien compris l’hypocrisie totale de la Commission européenne et du Gouvernement français qui, au nom de l’écologie, leur imposent des normes toujours plus drastiques alors qu’ils favorisent ouvertement l’importation du bout du monde de produits qui ne respectent aucune de ces mêmes normes. Comment peut-on accepter d’importer ce qui est interdit en France ?
Nos solutions
Pour desserrer cette tenaille normative et libre-échangiste voulue et orchestrée par le Gouvernement et l’Union européenne, nous devons donc agir vite et fort :
- Favoriser la consommation et la production locale en :
- Cessant de verser 10 milliards net par an à l’Union européenne qui nous fait tant de mal et réorienter cet argent vers une politique agricole nationale à l’exemple de la Suisse ;
- Réservant les commandes publiques aux produits français ;
- Refuser définitivement de ratifier l’accord avec le Mercosur ;
- Rompre les accords avec la Nouvelle-Zélande et le Kenya avant leur entrée en vigueur ;
- Supprimer immédiatement les quotas de jachères ;
- Rétablir et garantir les avantages fiscaux du gazole non routier (GNR) ;
- Réserver les commandes publiques aux produits français ;
Pour mettre en œuvre immédiatement ces solutions, osons renouer avec la politique de la chaise vide assumée en son temps par le Général de Gaulle lorsque l’intérêt supérieur de nos agriculteurs avait été mis en jeu.
Nous devons réaffirmer la primauté du droit national et récupérer notre droit de veto, aujourd’hui absent de la Politique agricole commune (PAC). Enfin, nous devons en finir avec cette Union européenne et cette Commission de Bruxelles qui tuent l’Europe pour rendre aux nations leur liberté et bâtir des coopérations intergouvernementales à la carte.