Députés et sénateurs sont amenés aujourd’hui à se prononcer sur la prolongation de l’engagement des forces aériennes au-dessus du territoire syrien.
Je voterai bien évidemment en faveur de ces frappes car elles sont nécessaires pour affaiblir Daesh. Je les réclame déjà depuis longtemps.
Néanmoins, elles ne seront pas suffisantes pour deux raisons.
Première raison, le gouvernement persiste dans une incohérence diplomatique grave.
Le tournant pris par le Président de la République, choisissant désormais de s’appuyer sur la Russie pour vaincre Daesh est une première étape. Il faut aller au bout de la logique et lever les sanctions économiques à l’égard de ce pays. La Russie est pleinement engagée dans une lutte contre l’Etat islamique. Nous devons être à ses côtés. C’est un allié vital dans la région.
De même, ne pas vouloir rétablir les relations diplomatiques avec Damas empêche toute coopération et échange de renseignement. Nous ne pouvons pas affronter en même temps la Syrie et Daech. Le pragmatisme doit l’emporter. Il est par ailleurs évident qu’il nous faut dénoncer le financement de réseaux islamistes radicaux par certains pays qui jouent un double jeu dangereux.
Seconde raison, il faudra prolonger les frappes aériennes par une intervention au sol forte des puissances régionales membres de la coalition internationale. Nous sommes en guerre, et nous devons nous donner les moyens de la gagner. A cet égard, la Turquie doit clarifier immédiatement sa position dans ce conflit.
La politique étrangère ne doit pas être idéologique mais au contraire pragmatique. Celle de Laurent Fabius a été un fiasco. Il est urgent de la réorienter complètement.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France