Verdun : ce que se sacrifier pour la France veut dire
Les récentes polémiques sur la commémoration du centenaire de la bataille de Verdun ont voilé l’hommage que nous devons aux morts. Au-delà des chamailleries médiatiques, inclinons-nous devant le sacrifice suprême de nos grands-parents et de nos arrières-grands parents.
A Verdun, il y a 100 ans, s’est joué le sort de notre pays. Face au choc allemand qui voulait “saigner à blanc l’armée française” pour nous forcer à signer la paix, les soldats français ont tenu. Ils se sont sacrifiés pour éviter à la France une violente défaite, 160 000 y ont péri, 220 000 en sont revenus blessés, la “gueule cassée”. Durant 300 jours, nos ancêtres, entourés par la mort, dans le froid et la boue, sous des orages d’acier, se battaient corps à corps sans merci.
Face au feu ennemi, nos troupes tenaces et solidaires ont tenu ! La nation française, si souvent divisée, s’est rassemblée pour faire face jusqu’à la victoire. Tous les Français, celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas, celui qui travaille la terre et celui qui travaille à l’atelier, celui qui regrette la monarchie et celui qui construit la République, ces Français de toutes conditions et de toutes convictions se sont unis pour un seul combat, le seul qui compte, le salut de la France.
Le sacrifice des soldats aussi glorieux soit-il ne fut pas le seul. Les sacrifices de l’arrière, et d’abord des femmes furent considérables. Les paysannes, les infirmières, les femmes qui travaillaient dans les usines participèrent admirablement à l’effort de guerre. Pensons aussi à toutes celles et tous ceux qui perdirent un père, un frère, un mari.
Verdun est une bataille mondiale. A Verdun reposent les restes des soldats des deux camps, les nôtres, nos Alliés et des centaines de milliers d’Allemands. Aujourd’hui dans une Europe en paix, certains voudraient oublier les sacrifices qui nous précèdent et qui forgent les nations. La réconciliation européenne est un fait, nous devons la préserver, mais ne pas oublier ce qu’est une patrie et ce que signifie mourir pour elle.
Verdun oblige aussi la France à assumer une mission particulière dans le monde et pour la paix. Le général de Gaulle en 1966, à Verdun, rappelait cette exigence qui doit être la nôtre : “Notre pays ayant fait ce qu’il a fait, souffert ce qu’il a souffert, sacrifié ce qu’il a sacrifié,ici comme partout et comme toujours, pour la liberté du monde, a droit à la confiance des autres. S’il l’a montré hier en combattant, il le prouve aujourd’hui en agissant au milieu de l’univers, non point pour prendre ou dominer, mais au contraire pour aider, où que ce soit, à l’équilibre, au progrès et à la paix. C’est ainsi que le souvenir de Verdun est lié directement à nos efforts d’à présent.”
Il y a 100 ans, la France entière se battait pour Verdun. Tous les Français se sont sacrifiés pour Verdun et pour défendre notre liberté. Marc Bloch écrit dans l’Étrange défaite : « Il n’est pas de salut sans une part de sacrifice ni de liberté nationale qui puisse être pleine, si on n’a travaillé à la conquérir soi-même ».
Plus que jamais, nous devons avoir en tête et dans nos cœurs le sacrifice de nos ancêtres et la certitude que la liberté nationale se conquiert toujours.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député-Maire d’YErres
Candidat à la Présidence de la République.