Aujourd’hui, à l’appel du mouvement "Sciences en Marche", des centaines de chercheurs vont à juste titre manifester pour dénoncer le manque de soutien, de vision et d’ambition des politiques scientifiques de notre pays.
La paupérisation des Universités, le manque de moyens et les faibles rémunérations empêchent les enseignants-chercheurs de se consacrer pleinement à leurs missions d’enseignement et de recherche, eux qui sont assommés par des tâches administratives toujours plus nombreuses et empêtrés dans une course sans fin aux financements.
Par ailleurs, les réductions des effectifs au sein des laboratoires rendent le marché de l’emploi dans ce secteur totalement sclérosé, poussant des doctorants à postuler pour des emplois pour lesquels ils sont surdiplômés !
Faut-il rappeler au gouvernement que plus de 10% des jeunes docteurs des Universités sont au chômage 3 ans après l’obtention de leur diplôme, contre moins de 2% dans la majorité des pays développés ?
Appliquer une politique de rigueur absurde dans ce domaine fragilise la position de la France dans la compétition internationale.
Plus globalement, un récent rapport parlementaire a fait état de la progression inquiétante de l’exil des forces vives à l’étranger, alors que nous avons de plus en plus besoin de talents qui réussissent dans notre pays.
Dévalorisation du travail, matraquage fiscal absurde et faibles rémunérations, chômage persistant, absence d’ambition de notre pays, perspectives d’avenir faibles, les raisons qui poussent les Français à s’expatrier ne manquent pas, en particulier pour les enseignants-chercheurs qui préfèrent, souvent par défaut, partir vers des pays comme le Canada ou les Etats-Unis où ils sont mieux payés et mieux considérés.
La France se doit de porter un projet ambitieux pour la Recherche, avec le lancement de grands chantiers technico-industriels en donnant plus de moyens à nos Universités, et en récompensant davantage les enseignants-chercheurs qui rédigent régulièrement des publications et s'investissent beaucoup dans la Recherche.
Notre pays doit davantage favoriser les coopérations européennes interétatiques ponctuelles et renforcer la coopération entre industrie et recherche à travers les pôles de compétitivité et le rapprochement géographique de tous les acteurs de la filière.
La France a tous les atouts pour réussir, encore faut-il en avoir les moyens !
Les pays qui investissent massivement dans leur Recherche sont ceux qui monétisent leur déficit public, grâce à leur Banque Centrale, afin de dégager des marges de manœuvre, ce que la Banque Centrale Européenne nous empêche de faire. La France doit retrouver sa liberté monétaire pour rivaliser avec ses concurrents !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France