Les résultats d’une enquête menée par la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnési) auprès de 14 000 étudiants infirmiers rendue publique hier montrent que leur état de santé psychologique et physique s’est profondément dégradé.
Plus de la moitié d’entre eux déclarent que leur santé psychologique s’est détériorée depuis leur entrée en formation : 78,2 % des étudiants se déclarent tout le temps ou souvent stressés, alors qu’ils n’étaient que 40,8 % en 2011 ; 61,8 % des étudiants se déclarent souvent ou tout le temps épuisés psychologiquement, un état qui s’accroît au fur et à mesure de l’avancée dans le cursus.
Les raisons de ce stress sont connues et récurrentes : détérioration des conditions de travail dans le milieu médical, harcèlement des soignants, déshumanisation des rapports sociaux, sentiment d’exploitation, précarité étudiante.
Cette situation est le résultat d’une fragilisation continue de notre système de santé qui doit répondre aux nouveaux besoins des patients en disposant de moyens toujours plus réduits.
J’ai rencontré de nombreux Français qui exercent la profession d’infirmier. J’ai pu constater les difficultés auxquelles ils sont confrontés alors qu’ils font preuve d’une abnégation et d’un sens du service exceptionnels, dans des conditions d’angoisse et de stress permanents.
Le gouvernement méprise les infirmiers. A l’hôpital, les coupes budgétaires et les réductions d’effectifs rendent leurs missions plus difficiles. Les violences et les agressions se multiplient. Leurs heures de travail s’accumulent mais leur rémunération n’évolue pas. Les suicides commis, ces derniers mois, ont prouvé leur terrible détresse.
Lors de l’élection présidentielle, j’ai proposé des mesures concrètes pour toutes les infirmières et tous les infirmiers :
– améliorer la prise en compte de la pénibilité du travail ;
– refuser l’accès partiel qui dévalorise le travail des professionnels de santé, en particulier celui des infirmiers ;
– mieux considérer et mesurer la pénibilité du métier d’infirmier et créer des primes spécifiques récompensant leurs efforts ;
– renforcer la couverture sociale des praticiens de santé féminins en congé maternité et permettre une couverture sociale des accidents de travail ;
– s’opposer aux choix des pouvoirs publics de privilégier la prise en charge des patients par des structures excluant les libéraux et ne respectant pas le libre choix du patient de son praticien (SSIAD, HAD) ;
– refuser les pressions des Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM) exercées sur les professionnels de santé pour des indus ou pour le remboursement d’indemnités kilométriques qui sont injustifiées et intolérables suite à des décisions arbitraires sans aucune concertation au préalable.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France