1000 personnes, c’est le seuil qui était promis, pour un outil déjà contesté et contestable, tant sur sa dimension éthique que sur son efficacité. Déjà je m’insurgeai et combattis le projet de loi établissant un Pass sanitaire. Déjà je dénonçai sa future extension. Déjà je pourfendis la division statutaire des citoyens qu’il opérait, l’engrenage qu’il actionnait. Nous y sommes.
Cette extension du Pass sanitaire marquera l’Histoire contemporaine de la France comme le jour où la peur emporta définitivement nos libertés, comme le jour où, pour la première fois de son histoire démocratique, la Nation distinguait ses enfants selon une sérologie, créant de facto deux catégories de citoyens, différemment considérés, différemment dotés.
Cette atteinte sans précédent à nos libertés mettra au ban des millions de Français qui, pour des raisons qui leur appartiennent et ont des fondements certains, refusent de se faire vacciner, du moins tant que les vaccins actuellement disponibles sur le marché sont en phase d’études et ne bénéficient que d’une autorisation conditionnelle.
Deux jours après le 10 juillet, l’événement fait date.
Pire encore, cette abdication n’apporte aucune garantie sur le plan sanitaire. Pourquoi nos dirigeants construisent-ils des citadelles autour des vaccinés, alors qu’ils chantent à longueur de journée l’utilité du vaccin ? N’avoueraient-ils pas eux-mêmes les limites du vaccin, que ce soit sur la transmission (dont l’efficacité est encore réduite avec le variant Delta) ou sur la durée de protection (puisqu’ils préparent une 3ème dose dès la rentrée) ? A partir du moment où les plus fragiles qui le souhaitent ont été vaccinés, pourquoi imposerait-on aux bien-portants un vaccin qui n’a d’utilité que sur les formes graves que ces derniers ne peuvent développer ?
Car oui, n’ayons pas peur des mots : le pass sanitaire étendu, c’est une contrainte insidieuse à la vaccination obligatoire, d’autant plus pernicieuse qu’elle dresse une inégalité entre citoyens, alimente une défiance, divise les Français. La division et la peur : voilà la technique de gouvernement d’Emmanuel Macron. Tocqueville nous avait prévenu : l’homme démocratique tient tant à l’égalité qu’il la préfère encore dans la soumission. Avec Emmanuel Macron, c’est une pierre deux coups : liberté et égalité balayées d’un revers de main. Exit les Lumières et la devise républicaine. Au nom d’un hygiénisme de surcroît inefficace, c’est toute une civilisation qui s’effondre sous le poids de la lâcheté et de la médiocrité.
En divisant les Français, Emmanuel Macron fait diversion de son immobilisme sur les mesures clés qui permettraient d’endiguer l’épidémie : le contrôle des frontières, la diffusion des traitements précoces efficaces, l’équipement en purificateurs d’air, le séquençage, l’augmentation du nombre de lits de réanimation pérennes.
Une politique inspirée des pires autocraties fait sombrer la France dans une société du contrôle : le phare du Monde, de la Liberté, des Lumières, vient de s’éteindre !
Le moment de réagir est venu : Français ne cédez pas ! Une autre politique est possible. Une politique de précaution et de respect de nos libertés individuelles. A nous de résister pour la faire triompher
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle