Invité de France Info, le ministre de l'Education nationale a assuré aujourd’hui que la réforme des rythmes scolaires allait s'appliquer "partout" à la rentrée prochaine et que les maires qui ne l'appliqueraient pas seraient condamnés. Le Ministre de l’Education croit faire peur aux maires qui ne veulent pas appliquer la réforme des rythmes scolaires. Pendant des mois, le gouvernement s’est auto-persuadé d’un soutien sans faille de l’ensemble des maires de France pour cette réforme, minorant largement la fronde qui grandissait. Benoît Hamon, par un éclair de lucidité, ouvre les yeux découvre enfin que beaucoup de maires ne peuvent tout simplement pas mettre en place cette réforme.
N’en déplaise au Ministre, ce ne sont pas les maires qui seront condamnés mais plutôt son décret illégal qui sera remis en cause. Ce dernier est attaqué avec raison devant le Conseil d’Etat car, sans compensation financière, il porte atteinte à la libre administration des communes.
Par ailleurs, cette réforme est discriminante à l’égard des élèves handicapés qui ne peuvent pas participer aux mêmes activités périscolaires. Déconnecté de la réalité, Benoit Hamon perd son sang-froid car il fait face au bon sens des maires qui, contrairement à lui, connaissent le terrain et la vie politique locale. Il ferait mieux de se demander pourquoi cette réforme est rejetée par de nombreux maires. Cette réforme des rythmes scolaires est d’abord contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le retour d'expérience des communes qui ont déjà mis en place la réforme révèle que la suppression de la coupure du mercredi matin fatigue énormement les enfants. Par ailleurs, les enfants sont encadrés pour les activités périscolaires par du personnel non formé. Enfin, alors que le gouvernement a annoncé une baisse drastique des dotations pour la période 2015-2017, une réforme extrêmement coûteuse est imposée aux collectivités.
Le département de l’Essonne sera symboliquement en première ligne pour dénoncer cette réforme, que je n’appliquerai d’ailleurs pas dans ma ville de Yerres. 120 communes du département sur 196 ont déjà franchi le pas. J'invite tous les maires à nous rejoindre !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République