La multinationale finlandaise Nokia a annoncé ce matin son intention de lancer une OPA sur l’ensemble du groupe français Alcatel-Lucent. Ce rachat serait une nouvelle défaite pour l’industrie souveraine nationale.
Alors que toutes les grandes économies mondiales ont renforcé considérablement leur position stratégique dans l’industrie depuis 2008, la France ne cesse de brader ses fleurons, en contradiction totale avec les mensonges répétés du gouvernement, notamment sur Alstom.
Après l’énergie (Alstom) et les matériaux (Lafarge), la France va perdre un de ses champions dans un des domaines les plus stratégiques de l’économie du futur, à savoir les télécommunications, secteur dans lequel elle possède une avance technologique décisive. Alcatel-Lucent, qui incarnait déjà l’échec des démissions de l’Etat stratège, ne survivra pas à ce coup fatal.
Le scénario est une fois encore cousu de fil blanc. Après un redressement difficile mais qui était sur la bonne voie, une entreprise vautour tente de faire croire qu’elle va sauver Alcatel-Lucent pour fonder un champion européen chimérique.
Cette opération, sans aucune stratégie industrielle sur le fond au niveau européen, est purement et simplement boursière. Elle ne fait que recycler les liquidités récupérées par Nokia par une autre opération suicidaire pour l’industrie européenne, la vente de la branche mobile du géant finlandais à Microsoft l’année passée.
Les champions européens comme Airbus ont été le résultat d’un plan précis et réfléchi entre États et entreprises, pas d’un coup boursier.
Alors qu’une loi fondamentale sur le renseignement est étudiée par le Parlement, la maitrise souveraine des technologies de communication n’est pas seulement un intérêt économique vital, mais une question de sécurité nationale.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France