Lundi doivent s'ouvrir les négociations sur le traité transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Cette zone de libre-échange est une nouvelle fuite en avant alors que l'Union européenne est déjà lourdement pénalisée par une concurrence sauvage et déloyale avec d’autres zones économiques. Les raisons ne manquent pas de rejeter l'idée d'une zone unique avec nos amis américains : tribunal privé d'arbitrage entre les Etats et les multinationales, concurrence déloyale pour nos entreprises, libéralisation à tout-va de nos services publics, arrivée dans nos assiettes d'OGM ou de poulet chloré…
Avant même qu'elles aient commencé, on sait déjà que l'Union européenne, et tout particulièrement la France, va sortir grande perdante de ces négociations.
Depuis les révélations de l'affaire Snowden, il n'y a plus aucun doute : il faut annuler immédiatement l'idée d'un marché transatlantique. Tous les indicateurs sont au rouge. Le bon sens impose de ne pas engager la France dans ce nouveau piège qui va finir de saper son tissu économique et son modèle social.
Pourtant François Hollande, autant par idéologie que par lâcheté, ne réagit pas. La bateau France fonce sur un nouvel iceberg et le capitaine ne change pas de cap.
En tant que député membre de la Commission des Affaires étrangères, je refuse de laisser faire. Aussi je demande à ce que le Commissaire européen Karel de Gucht, en charge des négociations pour l'UE, soit auditionné au plus vite par l'Assemblée nationale. Je ne peux pas accepter qu'il ne rende aucun compte aux Parlements nationaux. Surtout, je refuse que ces négociations soient tenues secrètes. Les députés, représentants légitimes du peuple, ne peuvent pas être mis à l'écart.
Hélas le pouvoir d'arrêter ou continuer les négociations est réservé à François Hollande. Mais rien n'interdit aux députés de surveiller et contrôler la teneur des négociations.
J'ai donc écrit hier à Mme Guigou, Présidente de la Commission des Affaires étrangères, pour qu’elle prenne l’initiative de convoquer Karel de Gucht devant la Commission à l’Assemblée nationale. Selon sa réponse nous verrons bien l'attachement de l'Union européenne, et notamment de la Commission de Bruxelles, à la démocratie.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République