Dans l’émission politique diffusée, hier, François Fillon a montré sa méconnaissance de la réalité vécue par les infirmières, les aide-soignantes, par tous ceux qui font vivre notre modèle de santé.
J’ai rencontré de nombreux Français qui exercent la profession d’infirmier ou d’aide-soignant. J’ai pu constater les difficultés auxquelles ils sont confrontés alors qu’ils font preuve d’une abnégation et d’un sens du service exceptionnels, dans des conditions d’angoisse et de stress permanents.
Le gouvernement actuel les méprise. A l’hôpital, les coupes budgétaires et les réductions d’effectifs rendent leurs missions plus difficiles. Les violences et les agressions se multiplient. Leurs heures de travail s’accumulent mais leur rémunération n’évolue pas. Les suicides commis, l’été dernier, ont prouvé leur terrible détresse.
Je propose des mesures concrètes pour sauver l’hôpital public et améliorer les conditions de travail des professionnels de la santé :
– rompre avec la politique de santé actuelle fondée sur la diminution aveugle des dépenses. Nous devons fixer une progression raisonnable de l’ONDAM (environ 2,5%) capable d’absorber les nouveaux besoins au regard du vieillissement de la population.
– renforcer les moyens de sécurité mis à disposition des hôpitaux et des maisons de santé ce qui permettra de réduire l’absentéisme lié à des situations de stress dues aux agressions physiques ou verbales
– mieux considérer et mesurer la pénibilité du métier d’infirmiers et créer des primes spécifiques récompensant vos efforts ;
– renforcer la couverture sociale des praticiens de santé féminins en congé maternité et permettre une couverture sociale des accidents de travail ;
– revoir l’organisation de l’hôpital public, nous devons associer les soignants à sa gouvernance et mettre en œuvre la déconcentration budgétaire par pôles et services.