En dépit de la colère légitime des Bretons, Pierre Moscovici vient d'annoncer aujourd'hui que le gouvernement maintiendrait l'entrée en vigueur de l'écotaxe pour le 1er janvier 2014. Cet été, M. Moscovici avait été beaucoup plus prompt à transférer 25 milliards d'euros de liquidités du livret A pour les offrir aux banques. Visiblement il est beaucoup moins ouvert quand il s'agit des agriculteurs bretons.
Pourtant cette nouvelle taxe verte est une absurdité tant économique qu'écologique. Économique car elle va alourdir encore les charges de nos producteurs français et créer une distorsion de concurrence par rapport aux produits importés qui seront taxés à la marge. A titre d'exemple, un poulet produit en Bretagne ou en Dordogne pourra être taxé six fois entre la naissance du poussin et l'achat par le consommateur final, contre seulement une fois quand il sera importé par avion du Brésil. Écologique car cette taxe va avoir l'effet inverse de celui recherché ; elle va favoriser les produits étrangers au lieu des circuits courts, et va donc accroitre les émissions de gaz à effet de serre.
Voilà une taxe qui a tout de la fausse bonne idée. Votée par l'UMP et le PS, elle découle d'une directive adoptée par Bruxelles en 2006. En vérité, le gouvernement est prêt à ruiner des agriculteurs et laisser la Bretagne s'enfoncer dans le désespoir pour faire plaisir au lobby vert à Bruxelles et à Paris. Est-ce que vraiment les caprices de Mme Duflot et ses amis sont plus importants que les dizaines de milliers d'emploi menacés par cette écotaxe ? Il semblerait bien que oui.
La France a déjà les normes environnementales les plus strictes au monde. On ferait mieux de taxer les produits fabriqués à l'étranger qui ne respectent aucun de nos standards environnementaux. Là, l'impact écologique serait réel et la concurrence économique serait beaucoup plus loyal pour les entreprises françaises.
Les Allemands ont été, une fois encore, plus malins que nous. Angela Merkel a décidé d'appliquer cette taxe que pour les poids lourds supérieurs à 12 tonnes, et non 3,5 tonnes comme en France. De ce fait, la taxation touche surtout les transports longs qui traversent l'Allemagne et épargne les entreprises locales.
La colère de la Bretagne est légitime car cette écotaxe est à tous points de vue absurde. Le gouvernement est prêt à tous les sacrifices pour contenter ses alliés verts et obéir aux directives de Bruxelles. Les Bretons ont raison de sonner la révolte.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République