Fin de la grève de la faim chez Lafarge
Avec AFP
Les douze salariés de Lafarge, qui étaient en grève de la faim depuis dix jours devant le siège du groupe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), pour protester contre la fermeture de leur usine à Frangey (Yonne), ont décidé de mettre un terme à leur mouvement, ce soir, à l’issue d’une réunion extraordinaire du comité central d’entreprise, a-t-on appris de source syndicale.
"Les grévistes arrêtent leur grève de la faim car nous avons trouvé une porte de sortie", a déclaré à l’AFP Sylvain Moreno, de la CGT, syndicat majoritaire du groupe Lafarge Ciments. "La direction s’est engagée en CCE à maintenir une activité sur le site de Frangey pour 35 personnes, le temps de retrouver un repreneur. L’usine tournera jusqu’en mars et ensuite il y a aura une activité de broyage jusqu’à ce que Lafarge trouve un repreneur", a-t-il précisé.
Les 12 salariés de Frangey avaient entamé leur grève de la faim le 20 septembre. Ils ont perdu entre six et huit kilos et "leurs organismes commençaient à être mis à rude épreuve", selon les témoignages de syndicalistes les soutenant.
NICOLAS DUPONT-AIGNAN AVAIT RENDU VISITE AUX GREVISTES
Le 24 Septembre 2011, Nicolas Dupont-Aignan est venu soutenir les grévistes de la faim de l’usine cimetière Lafarge de Frangey dans l’Yonne en compagnie de son vice-président François Morvan, qui campent depuis lundi avec leurs délégués syndicaux et leur Maire devant le siège social du groupe à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, malgré une tentative d’expulsion violente par les CRS mardi dernier.
La fermeture de l’usine de Frangey est emblématique du drame social dans lequel la France plonge.
Le groupe Lafarge, entreprise du CAC 40, numéro un du ciment en France est un groupe mondial florissant qui réalise un chiffre d’affaire de plus de 15 milliards d’Euros par an , dont 800 millions d’Euros en France. Son taux de rentabilité est de l’ordre de 30%, puisque le dernier bénéfice affiché est de 250 millions pour la France.
L’usine de Frangey est dans le collimateur depuis des mois et menacée de fermeture.
Pour les salariés et leurs représentants syndicaux, Florent Gaden (CFDT) et Joël Quimbre (CGT) cette fermeture est un non-sens économique qui ne peut que dissimuler des motivations inavouables, et celle la plus souvent suspectée par les grévistes est celle d’entente illicite de répartition des marchés et du territoire avec les autres groupes cimentiers.
Alors que la production de ciment, de par le coût du transport, est une affaire de production local ou régionale, la direction n’hésite pas à faire venir du ciment du Havre ou de Rennes pour fournir les clients proches de l’usine, alors même que les coûts de production sont comparables dans ces usines lointaines. On veut en quelque sorte démontrer que le chien à la gale avant de l’abattre. Pour preuve de l’irrationalité économique de la décision du groupe, les salariés dénoncent le dépôt d’une demande d’autorisation déposée par le groupe d’une carrière de granulas à 15 km du site de l’usine !
Qui plus est, l’usine de Frangey est une usine moderne, qui a mis en œuvre des techniques d’avant-garde pour la réduction des émissions de CO ² et qui bénéficie d’un savoir-faire industriel acquis depuis 1930.
Pour Jean-Claude Galaud, Maire de la commune de Lézinnes, où se trouve le site industriel, venu faire la grève de la faim avec les salariés, la fermeture de l’usine touchera plus de 250 emplois dans son secteur. Les promesses de reclassement, dont on sait ce qu’elles valent par les temps qui courent, sont du vent face au drame économique qui menace les familles. Les grévistes reçoivent ainsi devant le siège de Lafarge le soutien de la population locale, agriculteurs en tête.
A l’initiative de Guillaume Nollin, Secrétaire Départemental des Hauts-de-Seine de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan est venu soutenir les grévistes de la faim et a dénoncé cette nouvelle illustration de l’aveuglement de la politique économique menée depuis vingt ans.
Le patrimoine industriel de la France est asséché par la collusion entre les grands groupes industriels et financiers engagés dans une course mondiale au profit sans limite, tandis que les gouvernements et l’Etat sont aux abonnés absents, arc-boutés dans la défense du libre-échangisme déloyal et au sauvetage d’un Euro en faillite. La France est abandonnée au règne de féodalités économiques, financières et politiques.
Il leur a promis de revenir et de tout faire pour soutenir leur combat.
En attendant vous pouvez les soutenir en visitant leur site et signer la pétition de soutien.
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Lafarge : grévistes de la faim devant le siège, appel à cesser le travail
SAINT-CLOUD, 24 septembre 2011 (AFP) – Douze salariés de l’usine Lafarge de Frangey (Yonne) ont commencé samedi leur cinquième jour de grève de la faim devant le siège de l’activité cimenterie du groupe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et un appel à cesser le travail lundi a été lancé pour les autres sites. Ces salariés auxquels s’ajoute le maire (sans étiquette) de la commune de l’Yonne ont installé un petit campement de cinq tentes, dans lesquelles ils ont placé des lits de camps avec des couettes, et ne s’alimentent plus depuis mardi.
"On est un peu fatigués et un peu crispés mais la détermination reste la même. Notre objectif c’est de continuer la grève jusqu’à ce que le projet de fermeture soit retiré", a dit à l’AFP Florent Gaden, délégué CFDT de l’usine. La CFDT et la CGT (syndicat majoritaire) ont appelé "tous les salariés de Lafarge ciments" à mener une grève dans les différents sites en France, à partir de lundi.
Le groupe Lafarge Ciments a annoncé en mai la fermeture, fin 2012, de son usine de Frangey, employant 74 salariés, en raison notamment d’une surcapacité des fours par rapport au marché national et d’un coût de production élevé. Le site était en activité depuis 1930.
"La direction a vraiment l’intention de reclasser 100% des salariés", a dit à l’AFP une porte-parole de la direction.
Celle-ci a précisé qu’une série de mesures avait été proposée comme "la prise en charge de l’intégralité des frais de logement pendant 15 ans minimum" pour les salariés contraints de déménager pour travailler sur un des autres sites Lafarge en France.
Premier cimentier mondial, Lafarge emploie 8.000 personnes en France et 76.000 dans le monde. Son chiffre d’affaires, en 2010, s’est élevé à 16,2 milliards d’euros, dont 60% dans le ciment.
Des personnalités politiques, de droite et de gauche, ont apporté cette semaine leur soutien aux salariés en grève de la faim.
Samedi en fin de journée, le député de l’Essonne et président de Debout la République Nicolas Dupont-Aignan est venu leur "dire qu’ils ne sont pas seuls", a-t-il déclaré à l’AFP.
"Je n’en peux plus de voir des entreprises fermer, des salariés jetés comme des chiens", a-t-il dit, estimant que les arguments de Lafarge pour justifier la fermeture "ne tiennent pas la route".
Vendredi, plusieurs personnalités de gauche étaient venus soutenir les grévistes de la faim, dont le premier secrétaire fédéral du PS des Hauts-de-Seine, Pascal Buchet, la sénatrice communiste sortante Brigitte Gonthier-Morin ainsi qu’André Gattolin (EELV). Ces deux derniers figurent sur la liste d’union de la gauche aux sénatoriales dans les Hauts-de-Seine.
pau/pz/DS