PARIS, 10 février 2012 (AFP)
Le candidat souverainiste à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a jugé "pathétique" et "minable" vendredi l'idée avancée par Nicolas Sarkozy de soumettre à un référendum une réforme durcissant les conditions d'indemnisation des chômeurs.
Dans son entretien à paraître samedi au Figaro Magazine, le chef de l'Etat annonce qu'en cas d'échec de discussions entre acteurs sociaux sur ce sujet, "il faudrait sans doute" un référendum.
"C'est pathétique, c'est minable. Ce n'est pas à la hauteur d'un chef de l'Etat", a réagi le président de Debout la République (DLR) dans ses locaux de campagne, où il s'installait vendredi à Paris.
"Il a violé le référendum de 2005 avec le traité de Lisbonne; on va avoir un nouveau traité européen, sans référendum, qui va déterminer toute la politique économique des 5 prochaines années, et il veut faire un référendum pour savoir comment les chômeurs doivent être indemnisés?", s'est-il étonné.
"On n'instrumentalise pas le peuple sur de mauvais sentiments. Le rôle d'un chef de l'Etat, ce n'est pas de montrer du doigt les chômeurs", a ajouté le député (ex-UMP) de l'Essonne.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, l'entretien au Figaro Magazine de Nicolas Sarkozy, "ce n'est pas un virage à droite, c'est un virage dans la bassesse".
Le président de DLR, qui est favorable à la sortie de l'euro, avait appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour en 2007, un choix qu'il dit avoir regretté très vite.
"Les électeurs de droite auront besoin d'une alternative. Ce sera moi, ou Bayrou", a-t-il déclaré.
Le député, qui avait multiplié les déclarations optimistes sur sa récolte des 500 signatures d'élus, nécessaires pour pouvoir se présenter en avril, s'est dit "anxieux vendredi". "Nous sommes autour de 480 pré-engagements. Ca va se jouer à une signature près", a-t-il déclaré.
Dans son entourage, on peste contre la "fausse idée que l'UMP nous aide pour les parrainages" afin de gêner Marine Le Pen. "Ce n'est pas bon du tout, parce que si les maires croient qu'on les a, ils se démobilisent", a-t-on ajouté.