Alors que la convertibilité du franc en euro prend fin aujourd’hui, Nicolas Dupont-Aignan s’est rendu ce matin devant la succursale parisienne de la Banque de France pour dénoncer l’abandon de notre monnaie nationale et expliquer le piège dans lequel nous place le gouvernement au profit des banques.
Devant une nuée de journalistes, il a exprimé son étonnement de voir la France abandonner la convertibilité de sa monnaie alors que l’euro sous perfusion semble vivre ses derniers jours et que l’Allemagne a conservé ses deutschmarks. Rappellons aussi que 10 pays de l'Union ne sont pas dans la zone euro et jouissent de meilleurs taux de croissance que les pays plombés par l'euro cher.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, il n’est donc plus temps de décréter la mort du franc, mais bien au contraire d’anticiper celle de l’euro. Le passage de la monnaie unique à la monnaie commune, c’est-à-dire l’euro-franc, est aujourd'hui la meilleure solution pour redresser les économies européennes.
Lorsque l'on est dans une impasse, il faut parfois savoir faire intelligemment demi-tour. Les dirigeants européens, eux, vont dans le mur. Et en plus ils klaxonnent !
Dupont-Aignan dénonce la fin de la convertibilité du franc
PARIS, 17 février 2012 (AFP) – Le candidat souverainiste à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a dénoncé vendredi la fin de la convertibilité du franc, qualifiant encore une fois l'euro de "monnaie d'occupation".
Au dernier jour pour échanger les derniers billets en francs encore convertibles en euros, le président de Debout la République s'est lui-même rendu à la Banque de France pour dénoncer un "moment grave".
"Au moment où le piège de l'euro se referme sur les Français, le gouvernement a décidé la fin de la convertibilité du franc", a-t-il déclaré.
"Les Allemands, eux, sont plus raisonnables. Sachant que l'euro est condamné, ils ont gardé leur mark et gardent la convertibilité", a-t-il ajouté.
Le député de l'Essonne, qui avait quitté l'UMP en 2007 et défend un projet de sortie de l'euro, veut montrer "tout au long de cette campagne présidentielle que les Français ne sont pas obligés de subir cette monnaie d'occupation".
"Pour retrouver le pouvoir d'achat et l'emploi, nous devons retrouver notre liberté monétaire", a-t-il conclu.
Nicolas Dupont-Aignan réagit à la fin du Franc par LCP
La France enterre le franc alors que l’euro en est aux soins palliatifs
La France s’apprête à enterrer le franc. Seuls les collectionneurs pourront encore croire à la valeur de la signature de Jean-Claude Trichet. Dans le même temps, l’Allemagne et l’Espagne conservent leurs monnaies qui continueront de pouvoir être échangées.
On quitte le Franc définitivement alors que l’euro est en soins palliatifs.
C’est le moment où la Grèce est maintenue sous perfusion avec l’approbation de toute sa classe politique, totalement indifférente au sort des populations. A l’activité du pays, la classe politique grecque préfère la santé des banques et la délocalisation de ses élites.
Parce que la sortie de l’euro est taboue personne n’accepte d’en parler. Quel que soit le futur président, il devra convenir que la potion qu’on veut faire prendre aux peuples européens est non seulement imbuvable mais inopérante. Les Diafoirus de la nomenklatura veulent appliquer toujours le même remède, celui qu’ils connaissent. La saignée, encore la saignée. Or le bon sens et la compréhension des êtres et des populations seraient plus efficaces.
M. Camdessus, disait en parlant du peuple argentin au moment de la grande crise de ce pays : « il faut qu’ils en ch… pour comprendre ! » Comprendre quoi ? La nécessité des impôts impopulaires, le maintien d’une classe politique dévoyée et corrompue, etc. . Pourquoi les programmes du FMI ne demandent ils jamais le renvoi de la classe politique qui a conduit au désastre ? Pourquoi la Banque Centrale Européenne n’exige-t-elle pas des élections ? Pourquoi ne demande-t-on pas au peuple son avis sur ces cures dites d’austérité qui ne touchent aucun des dirigeants ? Pourquoi n’exige-t-elle pas la suppression des indemnités des élus pendant toute la durée du plan qu’ils ont voté avec une touchante unanimité.
Non, tous ces faux médecins font fausse route. Il faut sortir de ce carré infernal dans lequel nous nous laissons enfermer. Mondialisation, liberté totale des échanges, rejet de la patrie et des liens de solidarité, volonté de maintenir une construction monétaire dont on pouvait dire dès l’origine que son incohérence engendrerait sa perte.
Nos gouvernants sont comme cet ivrogne qui cherche sous le réverbère, la clef de sa maison. Un passant soucieux de l’aider lui demande ce qu’il cherche :
-la clef de mon domicile que j’ai perdue devant chez moi, là-bas.
– alors pourquoi la chercher ici ?
– et de répondre royal : parce qu’ici, il y a de la lumière.
Dans notre cas c’est encore plus grave, car non contents de regarder où il y a de la lumière, le FMI et les autres marchés financiers sont les réverbères et ils éclairent ce qu’ils veulent bien éclairer.
Nous voudrions ici faire sauter certaines idées fausses, préconçues et appliquées sans aucune imagination.
Trois remarques nous sont faites à propos de l’euro et de la crise économique :
- La sortie de l’euro est impossible, car on ne sort pas d’une union monétaire.
- La sortie de l’euro porterait un coup fatal à la construction européenne.
-
L’euro nous a épargné les effets d’une crise qui s’est imposée à nous.
Ces présupposés stérilisent la pensée. Il existe des solutions mais il faut en sortir.
Dans la quasi-totalité des discours que nous avons prononcés, deux points sont toujours apparus essentiels. Les unifications monétaires réussies sont rares (en dehors des dictatures) et les unions douanières sont un préalable à leur réussite.
En revanche, depuis 1945, il y a eu 130 disparitions d’unions monétaires, ex URSS et décolonisations. La dernière en date à notre connaissance est celle de la Tchécoslovaquie avec la création à partir de la couronne tchécoslovaque des couronnes tchèque et slovaque. Ces retours aux monnaies nationales ont été les facteurs essentiels de la croissance économiques des pays. La valeur de leur monnaie, ne correspondait pas à leur situation et bloquait leur développement.
Regardez les pays de l’ex Union soviétique, lorsqu’ils se sont défaits de l’inefficacité paralysante de leur bureaucratie, ils connaissent tous des taux de croissance de l’ordre de 10% par an. Ces sorties n’ont pas été efficaces dans de très rares cas. Ainsi en est-il des décolonisations françaises où le franc CFA a été maintenu à une valeur totalement inadaptée.
Contrairement à ce qu’on entend partout dire, la sortie de l’union monétaire est mille fois plus facile que sa réalisation. Sortir de l’euro pour revenir à une monnaie commune est d’une simplicité enfantine et nous renvoyons le lecteur au communiqué du 23 Décembre 2011 dans le journal « le Monde », à la rédaction duquel nous avons participé.
Le deuxième point est encore plus dramatique. L’Europe technocratique bruxelloise a confisqué la construction européenne. Son mode de fonctionnement est dictatorial. Dictatorial car l’avis du peuple ne compte pas. Dictatorial car on gouverne par la peur. Dictature des bien-pensants, croyant avec morgue à leur supériorité intellectuelle.
Avec un tel comportement, ils condamnent surement l’Union européenne. Ce magnifique projet qu’est la construction d’un continent uni autour de pays de vieille culture, différents et complémentaires, va se transformer en méfiance et haine. Déjà le sentiment anti-allemand s’est manifesté violemment en Grèce. Et le même phénomène se développe en France et dans les autres pays.
Le maintien de l’euro contre vents et marées est pire qu’un crime économique, c’est une erreur politique majeure.
Enfin on entend dire que l’euro nous a protégé de la crise bancaire qui s’est imposée à nous, en provenance des États Unis. Que les États Unis aient été imprudents dans l’attribution des subprimes, cela est certain et nous avons assez souvent dénoncé, la politique absurde de création monétaire de Mr Greenspan. Mais, ce n’est pas M. Greenspan qui a mené une politique monétaire d’appréciation de l’euro à contre cycle, restrictive pour les pays qui auraient eu besoin d’expansivité comme la France et l’Allemagne, et expansive pour l’Espagne l’Italie et … la Grèce alors qu’elle aurait dû y être restrictive. Ce sont bien les banques européennes qui se précipitaient à Athènes, Madrid, Lisbonne pour prêter à ces pays.
Les banques et leurs dirigeants se sont sentis invulnérables. Leurs erreurs n’ont pas été sanctionnées, pendant que les contribuables paient leurs erreurs. Qui plus est on continue comme si rien ne s’était passé, on demande aux banques de grossir encore pour respecter les critères de Bale. Elles deviennent encore plus « too big to fail » et la notion de responsabilité s’évanouit encore plus.
L’euro a aggravé la crise en rendant les gouvernements et les banquiers irresponsables.
L’appréciation de l’euro a tué les économies les plus fragiles comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne et aussi la France dans une moindre mesure. La compétitivité de nos pays s’est détériorée sur 10 ans d’euro surévalué. Comment voulez-vous qu’on regagne en 3 ans le terrain perdu sur 10 ans. La poursuite de la politique actuelle, va conduire à sacrifier 3 générations. Et vous voudriez que ces 3 générations aiment l’Europe !
Non, reprenons notre destin en main, remettons nous dans une situation économique plus réaliste et poursuivons une construction européenne des patries. Les problèmes seront déjà difficiles à surmonter tant la désertification industrielle, le chômage de masse, et l’intégration de populations allogènes vont exiger d’efforts et de moyens. Inutile de rajouter le sauvetage de banques, sauvetage qui s’apparente plus au maintien des privilèges des banquiers qu’au service de l’économie.
Jean-Pierre Gérard,
Vice-président de Debout la République
Et ancien membre du Conseil de la Politique Monétaire