Ce qui devait arriver arriva. Tous les sacrifices consentis par les Français depuis maintenant deux ans n'avaient qu'un seul but : retrouver la confiance des marchés financiers. Deux ans plus tard : l'économie française est exsangue, la pression fiscale est étouffante et les marchés financiers toujours insatisfaits. La baisse par Sandard & Poor's de la note de la France à "AA" est un camouflet pour le gouvernement et une humiliation pour tous les Français.
François Hollande a mis la France à genoux devant ces nouveaux seigneurs, pourtant élus par personne. Et au final notre soumission n'aura servi à rien. Alors que la France continue à emprunter à des taux bas, on peut se demander quel intérêt nous avons à saigner à blanc notre économie pour plaire à des agences de notation éternellement insatisfaites.
Les réformes de structure nous devons les faire. Mais comme on n'opère pas un patient sans anesthésie, on n'impose pas une telle rigueur à un pays sans lui assurer des leviers de croissance. François Hollande, replié sur ses convictions, n'est pas ouvert sur le monde. Si son regard se tournait ailleurs qu'à Bruxelles, il verrait que tous les pays du monde qui réussissent dans la mondialisation font tout l'inverse de ce qu'il fait. Au sein de l'Union européenne des pays comme l'Angleterre ou la Pologne laissent filer leur monnaie pour donner une bouffée d'air à leur économie. Au lieu de ça, François Hollande refuse de remettre en cause l'euro, cette monnaie hors de prix qui étouffe nos entreprises. Les pays sortis le plus tôt de la récession comme la Chine ou les Etats-Unis pratiquent un protectionnisme très dur pour protéger leur marché intérieur. Au lieu de ça, François Hollande a donné le feu vert à Bruxelles pour négocier un nouvel accord de libre-échange transatlantique.
Pas à une contradiction près, les socialistes répètent à l'envie que leur politique d'austérité est là pour assurer la souveraineté de la France face aux marchés financiers. Aujourd'hui MM. Hollande et Ayrault, qui ont mis en esclavage la France, sont punis par leurs maîtres. Pour retrouver notre souveraineté il faut défendre l'intérêt de la France et des Français en retrouvant notre liberté monétaire, en pratiquant un protectionnisme intelligent et en favorisant par tous les moyens la création d'emplois en France. C'est ce que font tous les pays libres et forts dans le monde.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République