Après huit mois de négociations, il semble que Paris et Moscou soient parvenus à un accord dans l'affaire des "Mistral" commandés par la Russie et non livrés par la France.
Dans le contexte de crise que nous connaissons, la résiliation d'un contrat signé au nom de la France par son gouvernement et les pénalités qui s'ensuivent ne constituent pas seulement une aberration économique mais symbolisent l'inféodation de notre pays à des considérations et des pressions extérieures.
La France refuse de livrer les Mistral à la Russie mais vend des Rafales au Qatar, quel paradoxe !
Comble de la stupidité, ces deux navires, construits pour la marine russe, sont invendables en l’état et inutilisables. Leur entretien à quai coûtera plus de 5 millions d’euros par mois !
Ce contrat avait fourni du travail à des dizaines d'entreprises françaises, amorcé une coopération fructueuse entre l'industrie nationale et l'industrie russe. En témoignant de notre savoir-faire en matière de construction navale et militaire, il devait déboucher sur d'autres commandes.
Tout cela a été balayé par une décision irresponsable qui décrédibilise notre pays sur la scène internationale.
Que valent désormais les engagements pris par la France s'il suffit d'un claquement de doigts des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la Pologne pour remettre en cause notre parole?
Ce n'est pas seulement le crédit et l'avenir de notre industrie qui sont compromis par l'annulation du contrat des Mistral, mais l'indépendance de notre politique étrangère et donc notre souveraineté qui font l'objet d'un nouvel abandon aux yeux du monde entier.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la France