Bernard Cazeneuve va signer aujourd’hui à Calais, avec son homologue britannique Theresa May, un accord sur les migrants.
Le déni de réalité de notre gouvernement devant ce déferlement de population, dans des conditions sanitaires déplorables et entraînant des tensions sociales et communautaires extrêmes, est incompréhensible.
S’il est évident qu’il faut augmenter les effectifs des policiers sur place et accentuer la lutte contre les passeurs, ce n’est pas pour autant qu’il faut occulter les raisons profondes de cette situation.
107 500 migrants ont franchi les frontières européennes au cours du seul mois de juillet, trois fois plus que le même mois l’an passé.
Si ce rythme se poursuit, c'est 1 million de migrants qui arriveront dans l'Union européenne au cours de l'année 2015 !
Je n’ai cessé au cours de ces derniers mois d’appeler le gouvernement à revoir radicalement sa politique migratoire.
Debout la France propose 5 changements majeurs :
· Rapatrier systématiquement les migrants vers le pays de transit. A titre d'exemple, la Turquie doit cesser de laisser partir tous ces migrants vers la Grèce, alors que le gouvernement d'Ankara reçoit depuis des années des milliards d'euros des contribuables européens.
· Rétablir les frontières nationales en suspendant immédiatement les accords de Schengen, ce qui est possible en cas d'urgence. En effet, les migrants ont un accès direct à l’ensemble des pays européens dès lors qu'ils posent le pied en Europe, comme à Lampedusa ou à Kos. La libre circulation dans l'Union européenne est en réalité une loi de la jungle où la France n'a plus aucun contrôle sur qui entre et sort de son territoire.
· Mettre fin à l'appel d'air des prestations sociales tant pour les clandestins, avec la suppression de l'Aide Médicale d'Etat (AME), que pour ceux déjà régularisés, avec la mise en place d'un délai de carence de trois ans pour toute prestation sociale et de santé.
· Revoir notre politique étrangère en Syrie qui a favorisé l'Etat islamique Daesh. Le pragmatisme doit l’emporter. Des armes qui ont pu être livrées à l'Armée syrienne libre se sont inévitablement retrouvées du côté des islamistes les plus radicaux car il n'y a pas de frontière étroite entre les différentes oppositions au régime de Bachar-el Assad. A force de refuser de choisir entre la Syrie et Daesh, et alors que les massacres de Chrétiens d’Orient continuent, notre pays prend le risque de perdre sur les deux tableaux : Bachar El-Assad est toujours là, Daesh continue de s’étendre et les migrants continuent de fuir.
· Enfin, la France doit être en première ligne pour proposer une politique ambitieuse de co-développement avec les pays les moins développés afin de mettre un terme au déferlement sans contrôle et sans limite de toute la misère du monde sur le Vieux continent.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France