Michel Sapin a annoncé ce matin son plan de lutte contre le travail illégal et le détachement abusif. Ça ne manque pas sel. M. Sapin et le PS chargés de moraliser les pires dérives de l'Union européenne, c'est un peu comme demander à Al Capone de réformer la police…
Dans un rapport récent le sénateur Eric Bocquet révèle que les travailleurs low-cost sont au moins 300 000 en France. Certains études les estiment même à 500 000.
C'est une concurrence déloyale, non seulement pour les salariés français mais aussi pour les PME françaises qui ne peuvent rivaliser avec les prestations offertes par des sous-traitants étrangers. Ces derniers venus d'Europe de l'Est proposent des travailleurs low-cost clef en main aux géants du BTP, qui eux-mêmes sont souvent en contrat avec l'Etat et les collectivités locales.
D'un côté Michel Sapin dit vouloir lutter contre la travail illégal et d'un autre côté il dit vouloir infléchir la position de l'Union européenne sur le travail intra-communautaire. Son plan présenté en Conseil des Ministres se contredit de bout en bout car la réalité est que ces travailleurs low-cost n'ont rien d'illégaux. Ils sont autorisés par la Commission de Bruxelles et la France, ayant signé tous les traités, n'a pas son mot à dire.
La directive sur les travailleurs détachés de 1996 et le recours à des entreprises étrangères prestataires de services, encadré par une directive européenne transcrite en droit français en décembre 2007, ont créé une vraie distorsion de concurrence. Michel Sapin, comme tous ses camarades du PS, n'ont à l'époque rien trouvé à redire. Et aujourd'hui ils n'ont pas de solution au problème qu'ils ont contribué à créer. Mieux, en acceptant le fonctionnement de l'Union européenne et les traités européens, Michel Sapin cautionne automatiquement la concurrence déloyale des travailleurs low-cost.
A Debout la République (DLR) nous avons anticipé depuis longtemps ce dumping social qui est la cause de multiples délocalisations de l'intérieur. Il est inacceptable d'autoriser l'embauche de travailleurs d'Europe de l'Est sur les chantiers dans des conditions sociales sur lesquels les travailleurs français ne peuvent pas s'aligner. Pour faire cesser cette injustice il faut s'attaquer à l'origine du problème : les directives européennes. Elles favorisent le moins-disant social, tirent les salaires vers le bas et ruinent nos PME.
Aux élections européennes de mai 2014 DLR proposera la dénonciation de tous les accords européens qui détruisent notre modèle social et notre tissu économique. L'Europe doit être bénéfique sinon elle n'a pas lieu d'être.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République