Le mouvement de grève des médecins, qui touche aussi bien l’Hôpital que les cabinets des généralistes et demain ceux des spécialistes témoigne de l’impasse où se trouve plongé le système de santé.
Debout La France les soutient.
D’un côté, la politique de déflation délibérée menée par le gouvernement prive l’assurance maladie du financement qui lui serait nécessaire. De l’autre, une technobureaucratie prolifère avec un seul objectif : couper dans les dépenses.
Dans les cabinets de ville, les tarifs conventionnés des consultations et des actes sont devenus dérisoires et incitent les praticiens au dépassement d’honoraires, en particulier pour les spécialistes qui doivent faire face à des dépenses d’investissement technique sans cesse croissantes. Dans le même temps, la généralisation obligatoire du “tiers-payant” contraint les cabinets, en particulier ceux des généralistes, à des procédures administratives et bureaucratiques grandissantes dont l’Assurance-maladie peut ainsi se débarrasser.
La généralisation du tiers-payant n’est pourtant qu’une mesure démagogique, une de plus, voulant faire croire aux citoyens “qu’ils ne payent rien” alors que la place grandissante des mutuelles au dépend de l’Assurance maladie conduit notre système de santé vers le modèle des Etats-Unis ou chacun se soigne en fonction de ses revenus.
A l’hôpital, une organisation bureaucratique a confisqué le pouvoir aux équipes médicales. Les rémunérations stagnent, l’organisation du travail devient une machine irresponsable, l’investissement fait défaut. Il n’est pas surprenant que les Urgences, saturées par une population qui n’est plus prise en charge par la médecine de ville, soient au centre de l’exaspération de médecins surchargés.
L’organisation du système de santé, en ville comme à l’Hôpital, doit être redressée. Les médecins doivent y être remis au centre, à charge pour eux de contribuer à une gestion rigoureuse de l’argent public. Les honoraires de ville doivent être relevés de 50%, les carrières hospitalières revalorisées.
Tout cela est possible si l’on change de cap économique en relocalisant l’emploi, si le système de santé est rationalisé en encourageant partout les efforts et la compétence des professionnels.
François MORVAN
Vice-président de DLF
Délégué National à la Santé