Le jeudi 17 mars 2016, 130 médecins et chercheurs déclarent dans les colonnes du “Monde” aider des couples homosexuels ou des femmes célibataires à avoir recours à la procréation médicalement assistée.
Ainsi une discipline née pour pallier à l’infertilité découlant d’une maladie ou d’un déficit devient un service technique à une personne qui refuse par choix la procréation naturelle.
On argumente dans cet appel que cela se pratique ailleurs qu’en France. Bel argument ! Car s’il fallait importer ici toutes les folies qui peuvent se pratiquer ailleurs, la liste serait longue.
On y dénonce les contradictions de notre législation dans le domaine. On peut certes en discuter, la loi doit être l’objet d’un débat permanent. Mais on peut aussi objecter que ces contradictions sont tout simplement des limites imposées, qui considèrent que tout n’est pas faisable au nom du fait que c’est techniquement possible, car là encore la liste des épouvantables possibles serait longue. Les chirurgiens plasticiens savent dans ces domaines les limites entre handicap à corriger et désir narcissique à assouvir, et encore ne mettent-ils en jeu que le seul destin individuel de leurs patients.
Et c’est à rebours que nous pointons les contradictions de nos pétitionnaires.
L’homosexualité serait-elle une infirmité que la médecine devrait secourir ?
A l’heure de la COP 21, la seule donnée naturelle à laquelle il ne faudrait pas accorder le principe de précaution serait la nature humaine ? N’y-a-il donc pas une logique du vivant à ce que depuis 4 milliards d’années , la nature ait opté pour la reproduction sexuée ? Et est-ce une pure logique de fécondation biologique lorsqu’on sait que l’homme est un des mammifères les plus immatures à la naissance et dont le développement ultérieur dépend le plus fortement du relationnel avec les autres ?
N’est-il pas discutable dans ces conditions de délibérément faire naître des enfants sans père ?
La pétition de nos médecins et chercheurs est avant tout idéologique. Elle admet comme un progrès l’individualisme total et le narcissisme intégral modelé par l’idéologie néo-libérale et en fait la promotion comme un donnée de fait d’où découle des droits sans limites.
Pas nous.
Francois MORVAN
Vice-président de DLR
Délégué à la Santé