La France est le pays d’Europe qui abrite la plus importante communauté de confession juive.
La France est aussi le pays d’Europe qui abrite la plus importante communauté de religion musulmane.
Ces deux communautés sont particulièrement attentives et sensibles, on peut le comprendre, aux tragiques événements qui se déroulent actuellement au Proche-Orient.
Nos concitoyens juifs peuvent se sentir solidaires d’Israël, cible de prédilection des attaques du mouvement Hamas.
Nos concitoyens musulmans peuvent réagir avec douleur et colère à la répression sanglante dont sont indifféremment victimes à Gaza activistes, civils, hommes, femmes et enfants.
Le risque de voir se créer un véritable fossé et se multiplier les affrontements entre communautés n’est que trop réel.
Dans ce contexte sensible, propice à l’explosion des passions et à leur exploitation par des provocateurs et des irresponsables, le gouvernement a une double mission et une double responsabilité.
Il lui incombe naturellement de rassurer, de protéger et de défendre nos compatriotes juifs contre les insultes, les menaces et les violences inacceptables dont ils sont l’objet.
Il lui revient également de permettre à nos compatriotes, musulmans ou autres, d’exprimer leur réprobation, voire leur indignation contre les conséquences dramatiques de l’opération lancée par le gouvernement de M. Netanyahou dans la bande de Gaza et d’assurer leur liberté de manifester tout en évitant et en réprimant d’éventuels débordements.
Le gouvernement de M. Valls, avec la bénédiction du président de la République, a doublement failli.
En cautionnant jusque dans ses pires excès la répression brutale menée par l’armée israélienne, il donne le sentiment que la France ne tient pas la balance égale entre les deux parties d’un conflit où chacune a des arguments et des droits à faire valoir. Il a choisi son camp, alors que l’honneur et l’intérêt de notre pays lui commandent d’appeler à l’arrêt des violences et à la reprise de véritables négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne, représentant légitime du peuple palestinien.
En interdisant a priori des manifestations favorables à la Palestine, il a contrevenu à son obligation de faire respecter la liberté d’opinion sans pour autant garantir efficacement la sécurité de la communauté juive. Il est à noter que les rassemblements autorisés n’ont donné lieu à aucun désordre. C’est donc bien l’interdiction qui a suscité les inadmissibles « bavures » constatées à Paris et à Sarcelles et qui provoque des deux côtés la radicalisation que l’on prétendait éviter.
Nous appelons donc le gouvernement de M. Valls à retrouver son sang-froid, à assurer le respect des libertés dont il est institutionnellement le garant et à ne pas « importer » chez nous le conflit israélo-palestinien avec les risques de division qu’il comporte. Nous appelons aussi le gouvernement à garantir l'ordre public en abrogeant la loi Taubira qui renforce l'impunité des délinquants.
La France, dans l’état où elle est, n’a pas besoin d’ajouter la guerre civile à la crise sociale.
Nicolas Dupont-Aignan, député de l’Essonne, président de Debout la République. – Dominique Jamet , vice-président de Debout la République.