Mesdames, Messieurs, Chers ambulanciers,
Votre métier est une vocation qui demande un engagement de tous les instants. Votre rôle revêt une importance énorme dans la vie de nos compatriotes. Plus que jamais, la crise sanitaire a révélé l’importance des professions de santé comme la vôtre. Pourtant, votre investissement et votre sens du service ne sont pas reconnus ni récompensés.
Avec l’article 80 de la loi de Financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2017, l’usager malade se verra, sous la double-pression de l’assurance maladie et des établissements hospitaliers, proposer une prestation de transport imposée.
Au prétexte de l’efficacité, les établissements de santé ne vont ainsi seulement référencer que des géants du service ambulancier (filiale de plus grosses multinationales) au détriment des artisans. Ces géants de l’ambulance sont et seront massivement à capitaux étrangers. On peut déjà deviner qu’ils utiliseront de plus en plus de travailleurs détachés sans aucun souci des usagers souvent âgés ou fragiles. La qualité de la prestation est donc en réel danger.
Comme souvent, le gouvernement soutient les gros groupes au détriment des intérêts des artisans et indépendants !
La crise sanitaire a également révélé la profonde destruction de notre système de santé, contribuent à terme à allonger les distances et les temps de transports des malades ; ce qui serait, indirectement, une aubaine pour ces mêmes géants ubérisés…
La question aujourd’hui est simple : acceptons-nous cette destruction progressive de notre modèle de transport hospitalier ou nous battons-nous pour préserver système adaptable et résilient, basé sur des PME humaines, dont l’importance a été souligné pendant cette crise sanitaire ?
Cette ubérisation qui menace la profession s’ajoute à une myriade de problèmes souvent dénoncés, trop rarement entendus : vétusté des équipements, des véhicules, augmentation de la charge de travail, respect de la réglementation à « géométrie variable », manque de formation professionnelle, non reconnaissance des qualifications en tant que professionnel de la santé à part entière… Et surtout, des salaires qui n’ont augmenté que d’1,5% pour les ambulanciers diplômés d’Etat après un gel de huit années !
Pour les employés ambulanciers, quant à eux, l’expérience ne sera bientôt plus valorisée, l’ancienneté non reconnue et la prestation sera à la demande, créant de la précarité dans votre activité.
Le saccage ultra-libéral de votre profession n’a que trop duré. On ne joue ni avec la santé, ni avec vos savoir-faire !
En tant que Président de Debout la France, et candidat à l’élection présidentielle, je m’opposerai fermement à la destruction de notre artisanat et nos PME, livrées à la loi de la jungle fiscale et sociale, réduites à des salaires de fortune.
Chers ambulanciers, vous devez former la solide et indispensable base de la reconstruction d’un tissu hospitalier digne de ce nom. La débâcle sanitaire a révélé l’impéritie de l’Etat dans la gestion de nos équipements de santé depuis 15 ans. La destruction continue de nos services publics touche à sa fin. En 2022, nous porterons un projet de reconstruction, pour redimensionner nos capacités hospitalières et offrir un véritable maillage territorial des prestations de santé.
C’est dans ce cadre que nous aurons besoin de vous, pour rebâtir un système de santé à la hauteur de nos besoins, et de nos impôts. Votre résilience sera la clé de voûte de la recomposition hospitalière de notre territoire, basée sur la proximité, l’exigence, et la juste rémunération du travail.
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