Au nom de la Nation, vous avez aujourd’hui honoré avec gravité et compassion le souvenir des victimes des attentats du 13 novembre ; les actes les plus meurtriers que notre pays ait connus depuis la fin de l’Occupation. Tous les Français accompagneront avec vous les familles et les proches des disparus en ce jour de deuil ainsi que tous les blessés qui luttent encore avec courage contre les séquelles infligées par la barbarie.
Nul doute que tous les Français souhaitent que vous assuriez à nos compatriotes meurtris par le terrorisme les moyens humains, juridiques et financiers nécessaires à leur accompagnement. Nul doute également, quelques jours seulement après la fin du procès d’Abdelkader Merah, que tous les Français attendent que la justice ait les moyens d’établir les faits et les responsabilités exactes dans les meilleurs délais.
Cependant, M. le Président, ce moment de deuil et de compassion n’est pas le souvenir d’une menace du passé. La barbarie islamiste de Daech reste l’ennemie de la France. Elle n’a cessé de frapper notre pays depuis et cherche toujours à assassiner des innocents sur notre sol.
Depuis les crimes de Mohammed Merah, nos compatriotes ont assisté à la multiplication des attaques terroristes islamistes. En tant que responsable politique, je n’ai cessé d’alerter sur le manque de moyens mis en œuvre pour nous protéger, de l’absence de réponse préventive aux menaces que nous affrontions, de l’écart chaque jour plus effrayant entre la communication et les actes des gouvernements.
De fait, si des mesures ont été prises, ces efforts ne sont pas à la hauteur de la menace. Nos dirigeants ont mis bien du temps à reconnaitre que nous étions en état de guerre ; Hélas, jamais les mots n’ont été suivis des moyens nécessaires à la victoire contre le terrorisme islamiste.
Depuis cinq ans, je n’ai pu que constater l’impuissance de votre prédécesseur qui, ayons le courage de le dire, semblait totalement désemparé sur la capacité de l’Etat à réellement protéger la France. Face à l’intérêt national, François Hollande avait néanmoins le mérite d’associer à sa politique antiterroriste l’ensemble des forces politiques républicaines. Depuis votre prise de fonction, l’opposition ne connait rien de vos réelles intentions et de la politique que vous menez.
M. le Président, vous savez pourtant que les menaces terroristes ont rarement été aussi fortes pour notre pays. L’Etat islamiste étant affaibli en Mésopotamie, ses agents sont tous des monstres blessés, prêts à n’importe quelle folie pour prouver au reste du monde qu’ils ne sont pas encore terrassés.
Vous vous êtes félicité du succès des opérations militaires contre l’Etat islamique. Ses positions en Irak et en Syrie ont considérablement reculé grâce à une coalition déterminée et au courage des soldats envoyés au front.
Malheureusement vous savez pertinemment que l’emprise de la barbarie islamiste dépasse de loin sa base géographique. Le totalitarisme islamique a créé des tumeurs dans tous les pays du monde, en particulier en Europe. Ces cancers propagent leur idéologie criminelle et destructrice. Pire, la défaite militaire va faire revenir en France et chez nos voisins des milliers d’anciens soldats de Daech qui resteront des terroristes, des meurtriers et des fanatiques. Certaines épouses et même certains adolescents de retour peuvent aussi être des bombes à retardement. De fait, la barbarie islamiste ne recule devant aucun crime, y compris des femmes et des enfants qu’elle transforme non seulement en fanatiques mais en combattants voire parfois en kamikazes.
Allons-nous devoir pleurer d’autres morts sur notre sol pour prendre enfin les mesures nécessaires ? Si nous ne pourrons jamais promettre prévenir tous les actes terroristes, nous devons tout faire pour les combattre par tous les moyens.
M. le Président, le « cas par cas » que vous prônez pour gérer le retour des anciens djihadistes et de leurs familles est complétement irresponsable. Combattants ou résidents de l’Etat Islamique, ces individus sont d’ores et déjà coupables d’intelligence avec l’ennemi et doivent être isolés dans l’attente que leur véritable rôle ait été éclairci. A ce jour, 390 sont de retour et 130 ne sont pas incarcérés.
Aussi, il faut d’urgence rétablir nos frontières nationales au mépris de l’accord de Schengen et arrêter les djihadistes de retour de Syrie en application de l’article 411-4 du Code Pénal.
Les conditions de l’incarcération de ces djihadistes et, d’une manière générale des islamistes, sont, elles aussi, irresponsables. Nous savons déjà que l’islamisme a gangrené nos prisons et nous y enverrions massivement des djihadistes ? Au-delà des 40 000 places de prison que nous devons bâtir dans les meilleurs délais pour répondre au surpeuplement, il est grand temps d’ouvrir une prison d’urgence dédiée aux seuls crimes islamistes en attendant d’ouvrir un centre permanent sur un lieu isolé et désolé, par exemple les îles Kerguelen.
Le traitement indigent de l’islamisme en prison est à l’image du laxisme généralisé de la République envers cette idéologie totalitaire et barbare qui ne doit plus avoir sa place sur le territoire français. Toutes les mosquées abritant les prêches haineux des différents courants fondamentalistes doivent être fermées, y compris quand leurs fidèles font mine de ne pas appeler à la violence – on connait leur double discours.
Les imams et autres « intellectuels » fondamentalistes doivent être expulsés quand ils sont étrangers ou binationaux. Ces derniers doivent naturellement être destitués de leur nationalité française. Quant aux Français, ils doivent être incarcérés en isolement. Des moyens nouveaux et intransigeants doivent être attribués à la lutte contre le fondamentalisme sur internet en exigeant des fournisseurs d’accès et des réseaux sociaux qu’ils collaborent activement à l’éradication de l’islamisme sous toutes ses formes.
La justice ne dispose pas des moyens nécessaires pour lutter et traiter l’ampleur des phénomènes terroristes qui touchent désormais la France. Il faut renforcer ces moyens sur ce sujet prioritaire et créer une Cour de Sureté de la Nation à même d’appliquer une véritable politique pénale d’exception pour le terrorisme qui conjugue le respect de nos valeurs à l’efficacité de la procédure.
Ainsi, le démantèlement du financement du terrorisme est un chantier majeur qui demandera beaucoup de travail et de moyens. Il doit s’attaquer au trafic de drogue, autre cancer de notre société que le laxisme judiciaire et gouvernemental a laissé s’étendre.
Enfin, l’inflation législative qui n’a d’antiterroriste que le nom ne remplacera jamais les moyens financiers et humains accordés à l’armée, aux forces de l’ordre et au renseignement pour déjouer les réseaux terroristes et les loups solitaires. Plutôt que d’alourdir les règles, les forces de l’ordre ont surtout besoin d’être libres d’agir. Ainsi, il faut enfin assurer une formation adéquate et autoriser le port permanent de l’arme 24h/24 et 7j/7 pour que les personnes habilitées (policiers, gendarmes, douaniers, certains militaires…) puissent riposter en temps réel à une attaque terroriste.
M. le Président, les six premiers mois de votre quinquennat ont montré que votre politique face au terrorisme islamiste était celle de “l’ancien monde”, aveugle et paralysée face à une barbarie que l’on peut et que l’on doit combattre de toutes nos forces. Le souvenir, la compassion et la solidarité pour les victimes et leurs familles sont précieux pour la cohésion nationale mais seule une action déterminée et intransigeante sera garante de sa sécurité pour que nous ne pleurions pas demain des morts que votre gouvernement aurait pu protéger.