Elus respectivement de Vaucluse et des Alpes-Maritimes sous l’étiquette des Républicains – ce parti dont l’arrogante appellation, non contrôlée, suggère on ne sait quel droit de propriété exclusive sur la République – Julien Aubert et Lionnel Luca ont publié dans L’Opinion datée du 17 mai une tribune libre intitulée « Pour un candidat qui dit non ».
Les deux signataires de cet article y déplorent avec raison que parmi les innombrables candidats déclarés à la primaire de la droite et du Centre programmée par leur formation, aucun ne représente le courant « patriote, jacobin, social et eurocritique ».
Certes, il n’en est aucun non plus qui, le temps d’une campagne électorale, n’ait le front de se dire gaulliste, persuadé que ça ne mange pas de pain et que ça peut rapporter gros. Soyons sérieux. De l’UNR aux Républicains en passant par l’UDR, l’UD Ve, le RPR et l’UMP, le parti a oublié les principes, il a oublié les valeurs, il a renoncé aux exigences du Général.
Le point commun à Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et à leurs rivaux est qu’ils ont voulu, qu’ils ont consenti, qu’ils ont concédé, qu’ils ont consenti, qu’ils ont voté et qu’au minimum ils ont subi sans mot dire tous les traités, tous les accords et tous les abandons qui ont jalonné depuis plus d’un quart de siècle la route suivie par notre pays.
Au nom de cette grande figure, Lionnel Luca et Julien Aubert rêvent de l’hypothétique candidat à la primaire qui ranimerait la flamme vacillante de la souveraineté et de l’indépendance nationales. S’ils disent n’avoir pas renoncé à le chercher, ils avouent qu’ils désespèrent de le trouver.
De fait, ce n’est pas au sein de leur parti qu’ils dénicheront cet oiseau rare. Et la primaire, cette « valse présidentielle à quatre tours », comme ils la définissent eux-mêmes, n’est pas la voie par laquelle passera le redressement auquel ils aspirent.
Parlementaires tous les deux, Julien Aubert et Lionnel Luca n’auraient qu’à se pencher un peu pour découvrir, sur les bancs où ils siègent, à quelques mètres d’eux, ce fameux « candidat qui dit non ». Issu de la même famille qu’eux, formé à l’école de ce Philippe Séguin qui, depuis qu’il est mort fait l’unanimité de ceux qui l’ont combattu et enterré vivant, Nicolas Dupont-Aignan n’a pas suivi le chemin en pente douce des abandons et des trahisons qui font les plus belles carrières. Il n’a pas cru devoir porter la casaque et la toque d’une écurie présidentielle, il n’est pas passé sous les Fourches caudines du clientélisme et de la démagogie.
Crédité à un an de l’échéance, des intentions de vote de 6 à 8% , il compte sur ceux qui comme lui sont à la recherche de notre indépendance perdue pour renverser le cours irrésistible de la fatalité. Son pari est donc, disent les sages, les experts, les politologues et les climatologues, un pari irréaliste, insensé, d’ores et déjà perdu. Oui, comme était irréaliste, comme était insensé, comme était accueilli par le rire, l’insulte, condamné à la défaite et voué à l’oubli l’appel du 18 juin.
Dominique Jamet
Vice-président de Debout la France
Voir la tribune sur le site de L’Opinion : http://www.lopinion.fr/edition/politique/dominique-jamet-redressement-ne-passera-pas-primaire-103853