Tristes rivages que ceux de la Méditerranée qui voient s’échouer de pauvres gens en quête d’un eldorado qui n’existe pas ou plutôt…qui n’existe plus.
Triste spectacle que celui que nous livrent ces docteurs auto diplômés en HG (Humanisme Grandiloquent), appelant à grands cris médiatiques à l’accueil de ces migrants, filmés sur une coque de noix affrétée par des mafieux sans scrupules.
S’ils s’émeuvent du sort de ces quelques centaines de personnes, que ne les entend-on pas s’insurger sur les centaines de milliers de victimes de la guerre du Sud Soudan, au pire massacrées, ou au mieux déplacées dans des conditions ignobles ? Et bien la réponse est simple : il n’y a pas de caméras au Soudan. Quand l’horreur ne se voit pas, le monde ne s’émeut pas !
Le dogmatisme est l’ennemi de la vérité. Il a conduit dans les années 70, Jean-Paul Sartre et ses amis à militer, manifester, crier publiquement leur soutien à Pol Pot, qui s’est révélé finalement être le dictateur émérite qui a exterminé en moins de quatre ans (1975-1979) la moitié du peuple cambodgien, soit 1,5 millions de ses concitoyens.
Peut-être traumatisés par les erreurs d’appréciation de leurs ainés, certains descendants de ces bien pensants se sont félicités de l’élimination physique ou politique des Saddam Hussein, Kadhafi, Moubarak…mais pour quels résultats ? Un Moyen Orient à feu et à sang, l’anarchie en Lybie où s’épanouissent les coupeurs de têtes, un moindre mal en Egypte où un général a remplacé…un général, et une Europe qui face à ces tragédies ne sait plus elle même où elle habite…
Ces philosophes d’opérette qui parfois se prennent pour le Général de Gaulle ou pour Aung San Suu Kyi feraient bien de méditer le sage conseil d’Albert Camus quand il suggérait que plutôt que de vouloir refaire le monde, il est préférable d’empêcher qu’il ne se défasse.
Bruno Astoul