Vous entendez que des entreprises cherchent à recruter sans succès ? Pourtant, la jeune génération suit des formations et le chômage ne semble pas diminuer… Alors que se passe-t-il dans notre système éducatif et professionnel ?
Après de nombreuses réformes autour des parcours scolaires, il apparait que les jeunes font des études de plus en plus longues. La hiérarchie des diplômes participe à l’allongement général de la durée des études. Mais attention à ne pas s’y méprendre, la longueur des études n’équivaut pas toujours à des débouchés dignes de ce nom…
Le baccalauréat étant de plus en plus acquis par les élèves, la filière « générale » se remplit tandis que les filières techniques et professionnelles restent désertes. Les effectifs de la voie professionnelle baissent depuis 2007. En 2014, 28,3 % des élèves de 3e générale intègre l’enseignement professionnel à la rentrée suivante dans l’académie de Strasbourg pendant que 64,8 % intègre une seconde générale et technologique. Il y a de moins en moins d’artisans qualifiés et de plus en plus de « cadres ».
Mais qui a déjà vu une société fonctionner sans travailleurs du primaire et du secondaire ? Ce n’est certainement pas la robotisation qui va réparer une charpente ou élever du bétail. Nos ainés et nos enfants doivent -ils être confiés à des machines insensibles ? La tertiarisation a ses limites. Le confinement nous a montré la distinction entre les métiers qui pouvaient avoir lieu en distanciel et ceux qui ne le pouvaient pas.
Prenons l’exemple de la rénovation énergétique. Nous manquons cruellement d’ouvriers du BTP pour réaliser dans les temps les travaux de standardisation énergétique.
Le gouvernement a décidé que la réponse à cette pénurie de main d’œuvre pourrait, dans certains secteurs, consister en des politiques d’immigration. C’est une fausse solution sur le long terme. Tout d’abord parce que cela serait insuffisant et ensuite parce que le nombre de chômeurs pourrait tout à fait combler ce manque si la distribution dans les filières d’études était correcte.
Cette mauvaise distribution dans les filières d’études est liée entre autres à une image péjorative des filières professionnalisantes. Diriger les « mauvais élèves » vers des études plus courtes constitue la politique actuelle de l’éducation nationale. Cette discrimination n’est pas sans conséquence. D’une part, les étudiants titulaires d’un master dans des filières peu porteuses sont déçus et ne s’y retrouvent pas en termes d’investissement. D’autre part, conduire les jeunes à poursuivre des études dans l’idée d’être socialement intégrés détruit notre industrie et notre agriculture. Indirectement, la balance commerciale de la France en souffre et notre souveraineté également.
Puisque ni les encouragements à la massification scolaire ni la hiérarchie des diplômes ne permettent de construire un système professionnel durable et viable pour la société, il devient urgent de valoriser l’artisanat et de redorer l’image des filières d’études techniques et professionnelles.
Redonner un sens à l’orientation des élèves est nécessaire pour que chacun puisse décemment étudier dans des domaines qui présentent une réelle valeur ajoutée pour l’individu et pour la société. Debout la France propose d’intégrer des heures de présentation des métiers aux élèves dès la 4e et d’ajouter des modules pratiques aux modules théoriques pour les apprentis.
Pour Nicolas DUPONT-AIGNAN ardent défenseur du “fabriqué en France” il convient de repenser la filière enseignement technique et pratique pour une meilleure adéquation “formation-métier”, élément supplémentaire pour inciter à la relocalisation.
La jeunesse est l’avenir d’un pays ! Donnons lui les moyens de s’accomplir !