Paris, le 16 mai 2019
Monsieur Bardella, Monsieur Bellamy,
Vous êtes respectivement têtes de liste aux élections européennes du 26 mai, du Rassemblement National et des Républicains/les Centristes. Pourtant, à seulement deux jours de la fin de la campagne, vous ne serez pas présents au débat de mercredi 22 mai sur France 2 et France Inter, médias du service public. Les chefs de vos partis respectifs, Marine Le Pen et Laurent Wauquiez, vous remplaceront alors même qu’ils ont refusé de mener vos listes et d’aller défendre les intérêts de la France et des Français au Parlement européen.
Votre dérobade n’est pas acceptable alors que c’est vous et vos colistiers qui représenterez les électeurs. Si vous avez besoin d’être remplacés à la télévision, serez-vous aussi remplacés à la tête de la délégation au Parlement Européen ? Une fois le 26 mai passé, est-ce vous qui aurez autorité sur votre groupe aux députés sortants que vous avez mis sur votre liste ou serez-vous marginalisés ?
Vous défausserez-vous aussi, à Bruxelles ou à Strasbourg, lorsqu’il faudra parler, au nom des Français, devant ce monstre froid qu’est l’Union européenne et son armée de technocrates souvent corrompus et toujours irresponsables ? Face à cette organisation qui ne marche pas et porte atteinte à notre souveraineté, j’ai décidé d’être candidat. Je porte, avec mes colistiers et devant les Français, le projet d’une Europe des nations libres et des projets concrets.
Je souhaite que nous puissions débattre, tous les trois, en toute franchise, devant les Français pour leur décrire nos projets pour l’Europe et notre vision de la France.
L’Europe vit des changements historiques et les forces politiques européennes se recomposent autour du seul clivage qui compte : la liberté des nations ou leur disparition. La France doit être au premier rang en Europe. C’est pourquoi il faut, à Bruxelles et à Strasbourg, des femmes et des hommes capables de combattre, pied à pied, jour après jour, cette Union européenne viciée et inefficace.
Dans ce moment crucial de notre histoire, les chefs de vos partis respectifs ont fait le choix de rester au second plan. A quatre jours de l’élection européenne, la participation de Marine Le Pen et Laurent Wauquiez à ce débat, avec la complicité du service public financé par nos impôts, trompe volontairement ou involontairement les Français alors qu’ils ne seront pas élus au Parlement européen et laisseront à d’autres le soin de défendre leur projet à Bruxelles et à Strasbourg.
A chaque élection, notre électorat, au moins un Français sur deux, vote alternativement LR, RN, DLF ou tombe dans l’abstention. Nous avons des points communs, je ne les nie pas, mais aussi des différences importantes, notamment quant à nos bilans respectifs. Les Français doivent les connaître. Nous avons chacun des personnalités différentes et nous sommes tous responsables devant les Français dont le jugement est le seul qui vaille.
A la veille de cette élection européenne, les Français se détournent du vote en raison d’une absence criante de débat de fond, une absence de confrontation des idées. Cela favorise la défiance et l’abstention. Les Français doivent être pleinement conscients du choix qui leur est proposé. Les débats politiques sont vitaux pour recréer le lien de confiance entre les responsables politiques et les Français.
La campagne est aujourd’hui confisquée par les petites phrases et par des duels surfaits alors qu’il s’agit d’une élection proportionnelle qui doit permettre la libre expression de tous les mouvements politiques.
Certain que vous partagez avec moi le souci du débat public, le respect du suffrage universel et la volonté de débattre, je vous propose d’organiser, d’ici la fin de la campagne officielle, un débat clair et sans filtre devant les Français.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France !