Madame, Monsieur,
Alors que la police vient, à nouveau, d’être violemment attaquée, je veux vous exprimer, une nouvelle fois, mon soutien.
Aujourd’hui, comme tous les Français, je suis en colère et attristé. Je pense à votre collègue qui se trouve toujours entre la vie et la mort.
Je suis élu de l’Essonne. Depuis des années, j’alerte sur le sous-effectif chronique, le laxisme judiciaire impressionnant et la misère de nos commissariats.
Bernard Cazeneuve est intervenu à Paris devant les forces de sécurité à l’Ecole militaire et prétend que 9000 postes de policiers ont été créés depuis 2012. Sur le plan national, selon le «Rapport annuel annexé au projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes pour 2015» et la «Note d’analyse sur l’exécution budgétaire 2015», publiés le 25 mai 2016, ce sont seulement 390 emplois qui ont été créés pour les missions de police (+ 110 emplois) et de gendarmerie (+ 280 emplois).
Par ailleurs, les nouveaux postes de policiers annoncés par Manuel Valls, au nombre de 71 en Essonne, étaient en fait déjà prévus bien avant ce drame : 46 sont arrivés le 1er septembre dernier et 25 vont arriver pour le 1er novembre 2016 !
Enfin, contrairement à ce qu’a déclaré le gouvernement, ceux qui ont voulu tuer des policiers ne sont pas des « sauvageons », ce sont des barbares.
La seule façon de protéger les policiers est d’en finir avec cette politique pénale laxiste qui libère les agresseurs, de remettre d’aplomb des commissariats qui manquent cruellement de moyens (voitures, armes, gilets pare-balles, etc..) et de recruter au plus vite pour résorber ce sous-effectif.
Si le Ministre de l’Intérieur souhaitait davantage soutenir les forces de l’ordre, il demanderait, comme je l’exige depuis longtemps, l’instauration, dans le code pénal, d’un article définissant un cadre d’usage légitime des armes afin de mettre fin à l’insécurité juridique des policiers dans le cadre de la légitime défense. Cela permettra aux policiers de travailler à nouveau en confiance et de manière sereine sans être assimilés à des délinquants potentiels.
Je demande par ailleurs l’application de mesures de bon sens afin de rétablir l’ordre dans notre pays :
1. L’instauration de peines planchers pour toutes agressions (du jet de pierres aux coups et blessures…) de fonctionnaires de police, de gendarmerie ou des pompiers afin de faire respecter nos forces de l’ordre.
2. L’amélioration des équipements de nos forces de l’ordre (véhicules, armes, protections, gilets pare-balles, radios, etc.) grâce à la réaffectation de la réserve parlementaire des députés et des sénateurs. Cette mobilisation permettra de rassembler dans les plus brefs délais 140 millions d’euros.
3. La condamnation et une mention dans le casier judiciaire pour tout auteur d’outrages ou de voies de fait (insultes, crachats…) à l’encontre des fonctionnaires de police. Elles ne doivent plus seulement faire l’objet d’un simple rappel à la loi.
4. Une sanction réelle de la récidive en limitant le recours au sursis sans incarcération à deux jugements : il ne pourra être appliqué qu’à deux reprises, la troisième condamnation entraînant automatiquement l’incarcération même si la nature des faits est différente.
5. La récompense du travail des policiers : en raison du risque terroriste et de la multiplication des missions, de nombreux agents n’ont pas vu leurs heures supplémentaires payées. Je propose le paiement de ces heures supplémentaires, plutôt que de les échanger en temps de repos impossible à prendre pour les policiers.
Ces mesures sont essentielles mais elles ne suffiront pas à elles seules. Plus globalement, la sécurité de nos compatriotes exige un Etat fort qui mène une véritable politique de lutte contre la délinquance et la criminalité. C’est pourquoi je demande :
– le recrutement de 10 000 personnels administratifs afin de pouvoir affecter tous les policiers et gendarmes à des tâches opérationnelles ;
– l’aménagement de 40 000 nouvelles places de prison ;
– la suppression des remises de peine automatiques ;
– l’abrogation des lois Dati et Taubira ;
– la mise en place de peines planchers pour éviter la récidive ;
– le développement du travail en prison.
J’admire votre dévouement au service de la Nation. Je veux qu’à nouveau les gouvernements vous considèrent, comme vous devez l’être : les garants de notre démocratie.
Vous pouvez compter sur mon soutien.
Bien fidèlement,
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle