Alors que les GAFAM et de grands acteurs tels que OpenAI, Mistral se livrent à une
guerre des grands modèles de langage vers une course effrénée vers leur Saint-
Graal que représente l’intelligence artificielle générale, soit plus intelligente que
l’humain. La réglementation de l’intelligence artificielle (IA) est plus que jamais au
cœur de l’actualité, des préoccupations françaises, européennes et mondiales.
L’émergence de technologies d’IA de plus en plus puissantes et influentes appelle à
une vigilance accrue face aux risques qu’elles peuvent engendrer, tels que les
atteintes à la vie privée, la sécurité ou encore l’automatisation massive qui menace
certains emplois. Cependant, ces risques ne doivent pas être prétexte à brider
l’innovation et à freiner les ambitions technologiques de notre pays et du vieux
continent.
Le projet de règlement européen « IA Act » présenté en avril 2021 et les initiatives
telles que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) illustrent la
volonté de l’Union européenne de créer un cadre autour des technologies
numériques. Toutefois, la lenteur des procédures et la complexité réglementaire prive
l’Europe et plus particulièrement la France des opportunités qu’offre l’IA. Pendant
que Bruxelles tergiverse, les grandes puissances mondiales, à l’image des États-
Unis ou de la Chine, avancent à pas de géant. A titre d’exemple, certains services ou
fonctionnalités du grand public tels que Apple Intelligence, certaines fonctionnalités
de ChatGPT ne sont pas disponibles en Europe, donc en France pour le moment.
Certains amateurs, professionnels ou chercheurs doivent même utiliser un Réseau
privé virtuel (VPN) afin d’accéder « en avant-première » des dernières nouveautés…
Un comble !
En France, les entreprises innovantes telles que Hugging Face ou Mistral démontrent
notre potentiel à devenir un acteur majeur de l’IA. Cependant, ces succès sont trop
rares face aux défis structurels que nous devons relever : fuite des cerveaux, sous-
investissement dans la recherche et la formation, et un environnement économique
parfois peu favorable à l’émergence de champions nationaux. Nous sommes bien
loin de notre histoire du pays des Lumières de Marie Curie, alors que les États-Unis
laissent libre les inventions telles que celles d’Elon Musk en envoyant des fusées
dans l’espace ou en développant les véhicules autonomes et la robotique sur terre.
D’après Yann Le Cun, responsable et pionnier français de l’IA chez Meta (Facebook),
les discours alarmistes entourant l’IA profitent aux géants de la tech qui cherchent à
verrouiller le marché. Cette analyse doit nous interpeller : ne laissons pas la peur
détourner la France de ses ambitions technologiques.
Comme je le signalais le 19 novembre 2023 dans cet article : https://www.debout-la-
france.fr/actualite/ regulons-les-risques-des-derives-de-lintelligence-artificielle-pas-
linnovation-francaise/ , une lettre ouverte signée par 150 entreprises européennes,
dont Dassault, Siemens ou Airbus, appelait à une régulation plus souple de l’IA. Leur
message était clair : trop de contraintes réglementaires risquent d’étouffer
l’innovation, en particulier dans des domaines à fort potentiel comme l’IA générative.
La France doit entendre cet appel et se positionner en leader pour favoriser une
régulation équilibrée.
Face à ces enjeux, le programme de Debout la France propose des mesures
concrètes pour protéger nos savoirs et nos chercheurs tout en soutenant l’innovation.
Nous préconisons notamment :
La création de chaînes souveraines dans des secteurs stratégiques tels que
l’IA, les semi-conducteurs et l’informatique quantique, afin de garantir notre
indépendance technologique.
Le déploiement d’une puissance de calcul à la hauteur de nos ambitions pour
renforcer la recherche scientifique et l’industrialisation des innovations.
L’accompagnement des chercheurs et des entreprises pour transformer leurs
avancées en applications concrètes.
Une éducation et une formation pour tous adaptées aux enjeux numériques
pour préparer les générations futures.
L’IA représente une chance unique pour notre pays de réaffirmer son rang sur la
scène internationale. Elle peut être le moteur de progrès majeurs dans des domaines
aussi variés que la santé, l’éducation ou encore pour une réelle écologie. Mais pour
cela, il faut créer un écosystème favorable, où les entreprises et les chercheurs
français puissent avoir droit à de nouveau inventer, à l’essai, à l’erreur, à s’épanouir
sans être bridés par une surrèglementation.
Ne laissons pas l’innovation française être sacrifiée sur l’autel de la prudence
excessive. L’avenir de la France, et plus largement de l’Europe, dépend de notre
capacité à conjuguer régulation et audace technologique.
Pour aller plus loin, retrouvez toutes les propositions de Nicolas Dupont-Aignan et de
Debout la France sur notre vision d’une souveraineté industrielle et numérique sur
notre site à la rubrique projet : https://www.debout-la-france.fr/projet/sciences-
souverainete-industrielle/