Politique agricole commune : gestion à l'échelle de l'Union européenne des politiques agricoles nationales. Créée en 1962 sur l'insistance du général de Gaulle, la Politique agricole commune a été le principal levier de la modernisation de l'agriculture en France et en Europe ces 50 dernières années et l'une des seules politiques réellement supranationales, avec la CECA et l'euro.
Conçue à l'origine pour assurer la puissance et l'autosuffisance agroalimentaire du continent (« Europe verte ») grâce à une politique de préférence communautaire assurant des débouchés et des prix stabilisés (FEOGA), la PAC a d'abord été un franc succès avant d'être frappée de plein fouet depuis les années 1990 par le tournant néolibéral de l'Union européenne. Du succès à l'échec, pourquoi la PAC a déraillé ? D'un programme stratégique, la PAC est devenue l'ennemie du présent et de l'avenir de l'agriculture, en libéralisant nos marchés comme si l'alimentation était un bien comme un autre (fin des quotas laitiers en 2015 par exemple, disparition programmée des productions des DOM),, abandonnant le modèle paysan pour une agriculture industrielle intégrée.
La préférence communautaire a été sabordée, les revenus paysans se sont considérablement fragilisés, les agriculteurs devenant la variable d'ajustement de l'industrie agro-alimentaire. Pompier pyromane, la PAC verse des subventions qui se réduisent de programme en programme comme peau de chagrin sans jamais compenser la destruction des revenus et l'alourdissement de l'endettement, menant à une profonde crise, économique et morale des agriculteurs – dont le nombre a été divisé par 4 en 40 ans, tandis qu'un agriculteur se suicide tous les deux jours dans notre pays.
Paradoxe des paradoxes, le fleurissement des normes aussi lourdes qu'absurdes échoue à assurer la sécurité alimentaire (scandale de la viande de cheval, vache folle, réintroduction des farines animales pour le poisson d'élevage, normes moins-disantes sur le bio, les OGM, la traçabilité des aliments, etc.), Surtout, l'agriculture n'est plus considérée comme un enjeu stratégique alors que le XXIème siècle connaîtra des besoins inouïs et des défis inédits Ou sont passés les investissements et la recherche agronomiques ? Résultat, la PAC est en déclin et en échec : d'une part, son budget recule inexorablement et d'autre part elle profite de moins en moins à la France, et vidée de sa vocation d'origine par pure idéologie.
Par ailleurs, avec la probable conclusion de l'accord de libre échange transatlantique, la PAC risque d'être complètement vidée du peu de contenu qui lui reste. La France doit peser de tout son poids pour remettre à l'endroit la PAC. Tout d'abord dans les principes et les valeurs : imposer l'exception agricole dans les échanges commerciaux, rétablir la préférence communautaire et l'autosuffisance, obtenir une réelle sécurité alimentaire, lutter efficacement contre le dumping social et environnemental au sein de l'UE
Ensuite dans les mesures concrètes : réorienter massivement les subventions aveugles vers la garantie des prix et des revenus agricoles, mettre en place un politique d'investissement et de recherche pour l'agriculture du XXIème, organiser des filières pour conquérir des marchés à l'export, prévoir un plan réaliste de désendettement des agriculteurs, revoir l'appareil des normes pour ne garder que celles qui défendent réellement la qualité et la sécurité .
Soutenir les jeunes et le savoir faire : l'agriculture européenne et française ne doit pas vieillir. Il faut favoriser fiscalement et financièrement le passage de témoins et la transmission des savoir faire. Les candidats des listes « Debout la France, ni système, ni extrêmes ! » s'engagent à défendre bec et ongles l'agriculture française au Parlement européen, laquelle est non seulement un secteur stratégique de l'économie française mais aussi une activité indispensable à l'occupation et à l'aménagement de notre territoire.