Privé par Nicolas Sarkozy de sa branche consacrée aux “jeunes actifs”, le mouvement jeune des Républicains vient de lancer son collectif “Innovons”.
Admirateurs avoués d’Emmanuel Macron, ses instigateurs bien loin des problématiques du quotidien de la jeunesse de France ambitionnent d’ubériser (ou “macroniser” pour reprendre leurs propres termes) la politique et l’économie. Cette initiative révèle l’ambigüité inavouée qui sévit au sein des Républicains, parti aussi difforme qu’incohérent dans lequel cohabitent des pourvoyeurs d’idées on ne peut plus antithétiques.
Prôner l’ubérisation conduit à la destruction de millions d’emplois salariés et à la déconstruction des acquis sociaux qui font la richesse de notre pays. La défense d’un tel modèle de société rend complice de la disparition d’un Etat plus que jamais nécessaire face aux mutations présentes et à venir.
Car les conséquences des innovations d’aujourd’hui et de demain, à l’image de l’économie numérique et collaborative, nécessitent un encadrement (éthique, fiscalité, protection sociale, sécurité, environnement, etc.) sans lequel elles mèneraient à une loi de la jungle traduisant les pires excès.
L’ubérisation de l’ensemble des pans de la société constitue un délire bobo dont l’aspiration consiste à établir une société régie par les seuls intérêts privés au détriment de l’intérêt général.
Au contraire, il revient à la robustesse des grands groupes articulée avec l’agilité des PME et startups de notre pays, le tout accompagné par un Etat stratège au service de son économie, de créer les innovations de demain. Faciliter l’entrepreneuriat passe avant tout par la libération des énergies à travers la diminution des charges et contraintes administratives qui pèsent sur notre tissu de PME. Accroître l’innovation passe avant tout par la sanctuarisation de l’Enseignement supérieur, le volontarisme en matière de Recherche et Développement, et la mise en réseau des forces vives de notre pays : publiques et privées. Rejeter l’une ou l’autre reviendrait à s’enfermer dans une idéologie qui nie la réalité économique. Les plus belles innovations françaises sont souvent le fruit de la réussite de partenariats publics/privés. Celles à venir nous doteront des moyens pour affronter les enjeux de demain.
La puissance économique d’un pays au 21ème siècle sera caractérisée par sa capacité à faciliter, impulser et accompagner l’innovation, non à demeurer un spectateur aussi passif qu’impuissant. L’ubérisation doit être adaptée à notre modèle économique et non l’inverse. Visiblement, une partie des jeunes Républicains a renoncé à la réussite de notre pays et au sens de la Nation.
Alexandre Loubet et Jérémy Renaud
Président et Secrétaire général des Jeunes de Debout La France.