Depuis le début de l’épidémie COVID-19, il y a une catégorie professionnelle à laquelle peu de personnes s’intéressent, les agents de sécurité.
Ces derniers sont pourtant en première ligne et bien souvent sans aucun moyen de protection.
Malheureusement, cette profession a perdu l’un des siens dès le 21 Mars 2020. Alain Siekappen Kemayou, 45 ans, était responsable de la sécurité du centre commercial d’Aulnay-sous-Bois. Il est mort après avoir été contaminé par le COVID-19.
Les agents de sécurité peuvent être classés dans 2 domaines de compétence, la surveillance humaine et la surveillance électronique. L’un et l’autre sont toutefois en première ligne face à cette épidémie.
Ainsi, concernant la surveillance humaine, les agents de sécurité sont utilisés actuellement pour la gestion de flux à l’entrée des grandes surfaces. La plupart ne disposent ni de gel hydroalcoolique ni de masques ou simplement de masques papier.
Ces derniers réclament ce jour à bénéficier de la prime de 1000€ mise en place dans la grande distribution.
Malheureusement, la profession subie, avec cette crise, une baisse d’activité de 50 à 75% (info Les Echos 31/03). Les sociétés ne peuvent donc supporter le poids de cette prime exceptionnelle. L’équation est pourtant simple, pas de masque, pas de prime, droit de retrait.
A partir de cet état de fait, une baisse continue des effectifs présents entrainera de facto une non sécurisation de certains sites. Je fais confiance aux délinquants pour prendre connaissance rapidement de cette situation et démarrer les cambriolages et pillages que nous pouvons dorénavant craindre.
Parallèlement, les agents de sécurité exerçant dans la sécurité électronique travaillent eux dans des lieux confinés et par équipe. Malgré les moyens mis en place permettant les gestes barrières, nous constatons des défections de plus en plus nombreuses. Là encore, faute d’effectif suffisant, nous nous orientons vers une priorisation des alarmes. Ainsi, certains site seront sécurisés tandis que d’autres ne le seront plus.
Bien que non évoqué jusqu’à maintenant, l’insuffisance de masques, la non reconnaissance des métiers de la sécurité comme maillon essentiel, laisse présager des semaines à venir où La France pourrait devenir le théâtre de scènes de pillages enfonçant un peu plus notre pays dans le chaos.
Damien Jeanne
Secrétaire Départemental
Debout La France Haute-Garonne
Délégué national
Adjoint aux fédérations d’Occitanie