En Europe le trafic d’animaux est un marché lucratif et rentable qui alimente un certain nombre d’animaleries et d’élevage en France.
En effet, la BNEVP (Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires) estime qu’il y a environ entre 50 et 100 000 animaux qui arrivent chaque année illégalement sur le sol français. Le trafic d’animaux de compagnie se positionne même à la 3ème place juste derrière le trafic de drogue et des armes et pèserait plus de 160 milliards de dollars dans le monde.
L’Europe de l’Est est le premier fournisseur d’animaux en termes de trafic. Les pays tels que la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et bien d’autres détiennent des élevages dans lesquels les animaux vivent dans des conditions sanitaires déplorables : les animaux sont entassés dans des espaces réduits, sont bien souvent victimes de maladies (rage), pas vaccinés ou vaccinés avec des produits périmés, les documents sont falsifiés …
Certains élevages français se fournissent auprès de ces pays en raison des prix très attractifs (environ 5 fois moins cher). Ce commerce illégal est facilité par internet et des sites comme le bon coin par exemple. Par ailleurs les contrôles pour réguler ce trafic sont compliqués à mettre en place.
Face à ce constat, des associations et acteurs politiques ont mis en place un certain nombre d’actions. La SPA a créé la CAT (Cellule anti-trafic) le 1er janvier 1993 qui œuvre sur le terrain avec les forces de police afin de lutter contre les trafiquants d’animaux (ils ciblent les pays de l’Est) et les élevages clandestins. En 2020, 1127 enquêtes ont été menées par la CAT et 557 nouveaux dossiers ouverts. Sur le plan politique des Députés européens ont déposé une proposition de loi, en vain.
Quelle loi pour lutter contre le trafic d’animaux de compagnie ?
Même si l’ordonnance du 02/10/2015 sur la cession des chiens et chats est en vigueur depuis 2016 (pour rappel tout particulier qui souhaite vendre un animal est considéré comme éleveur et doit donc se déclarer auprès de la Chambre d’agriculture et avoir un SIREN), les contrôles sont rares voire inexistants.
La Commission européenne avait proposé, il y a quelque temps, un certain nombre de mesures et demandé aux pays membres d’adapter leur législation afin de sanctionner les trafiquants de peines de prison. Elle avait aussi demandé un renforcement de la coordination entre les états membres via EUROPOL. Mais force est de constater que ces mesures n’ont pas eu l’effet escompté puisque le trafic persiste !
Quel est le positionnement de Debout la France sur le sujet ?
Debout la France, qui est très sensible au bien-être animal, condamne le trafic d’animaux et exige un contrôle strict aux frontières des importations. Cette mesure est d’ailleurs inscrite dans le programme présidentiel de Nicolas DUPONT AIGNAN (https://2022nda.fr/projet/lessentiel/).
Carole PELLISSON
Déléguée nationale au bien-être animal