Le 21 juin 2018
En 1998, j’avais été l’un des rares députés à voter contre le traité d’Amsterdam. A l’époque, j’avais annoncé, en vain, la catastrophe migratoire totalement prévisible qui découlerait de l’effacement des frontières.
Aujourd’hui, le système explose sous nos yeux. Trois facteurs sont à l’origine de cet effondrement :
– Les frontières nationales ont été supprimées sans construire de frontières européennes, impossibles à mettre en œuvre compte tenu de la diversité des États.
– La procédure dite de Dublin III, établissant les critères qui déterminent comment un État européen est désigné « responsable » d’un demandeur d’asile, n’a jamais fonctionné du fait de l’absence de contrôle entre les pays membres.
– Enfin, la libre circulation des migrants d’un pays à l’autre de l’Union européenne a créé un appel d’air considérable. Il leur suffit de poser le pied en Italie ou en Grèce pour avoir le droit de s’installer en France. Au-delà du « benchmarking » de Gérard Colomb pour choisir la législation européenne la plus souple, les migrants choisissent les systèmes sociaux les plus avantageux !
Angela Merkel est mise au pied du mur en Allemagne par les alliés de sa coalition, qui ont officialisé un ultimatum, lundi dernier, en menaçant de fermer les frontières aux migrants dès juillet faute d’un accord ! Alors que les Italiens ont choisi un gouvernement anti-immigration et demandent un changement de politique européenne sur la question du premier accueil des migrants.
Pour sauver le soldat Merkel, Emmanuel Macron et la commission de Bruxelles, présidée par Jean-Claude Juncker, ont accepté un virage à 180 degrés en proposant de systématiser la reconduite dans le pays de premier accueil : essentiellement l’Italie !
En conséquence, l’Italie a déjà fait savoir, avec bon sens, qu’elle se retirerait de l’accord de Dublin pour tout ce qui concerne ses frontières maritimes et du dispositif Search and Rescue européen, car elle ne peut pas accepter de contenir à elle seule le flux migratoire.
Toute cette mascarade prouve bien que nos dirigeants sont perdus. Plutôt que de se lamenter en dénonçant « la lèpre qui monte », Emmanuel Macron devrait acter la fin de Schengen et appliquer quatre mesures simples que Debout la France propose depuis des années :
– Le rétablissement des frontières nationales pour que chaque pays soit responsabilisé.
– Le lancement d’une coopération pour aider les pays du sud de l’Europe à renvoyer immédiatement les migrants en méditerranée vers leurs pays de départ, comme le fait l’Australie, ainsi que la destruction systématique des bateaux des passeurs avant que les migrants ne puissent embarquer.
– La création de zones de transit dans certains pays afin de traiter les demandes d’asile sur place.
– Enfin, trouver un accord pour fixer les migrants dans leur pays d’origine, le plan Marshall que je réclame depuis 2012 !
Avec Jean-Louis Masson, Sénateur de Moselle, je demande à nouveau aux parlementaires d’enclencher pour la première fois dans notre pays le Référendum d’initiative partagée prévu par la Constitution (www.referendum-immigration.fr).
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France