Après l’adoption du projet de loi de finances à l’Assemblée jeudi dernier, grâce à un énième 49-3 et du rejet d’une nouvelle mention de censure, l’amendement du gouvernement, crée un reste à charge (20 à 30%) pour les salariés utilisant leur compte personnel de formation (CPF), va injustement être mis en œuvre. Une barrière supplémentaire pour ceux qui ont le plus besoin de se former, c’est-à-dire les plus modestes et les plus précaires afin de pouvoir avoir une chance de s’adapter au marché du travail.
Même pour l’ancienne Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion Macroniste, Muriel Pénicaud (siégeant au sein du conseil d’administration de Galileo Global Education et Manpower) sort du silence pour un entretien dans le Journal du Dimanche dernier, dans lequel celle-ci se dit « inquiète » … Que le gouvernement commît « une erreur », en prenant une « mauvaise décision » et que celle-ci était prise dans « la précipitation, sans concertation » surenchère-elle et qu’il fallait « retirer » cette mesure assure-t-elle avant de conclure qu’elle était « déçue et inquiète », une de plus et non des moindres !
Rappelons que le CPF est un dispositif mis en place pour permettre aux travailleurs de se former tout au long de leur vie professionnelle. Crédité chaque année d’heures de formation que chacun peut utiliser pour suivre des programmes de formation de leur choix, afin de développer leurs compétences et de progresser dans leur carrière et qu’il n’existait jusqu’à lors aucun « reste à charge » obligatoire, à partir du moment que le montant de formation était couvert par le solde de celui-ci et éventuellement pris en charge si nécessaire par un autre financeur.
Mais force est de constater que la nouvelle « Identité numérique » mise en place en partenariat avec La Poste(qui devrait limiter le nombre de fraudes aux comptes) demeure néanmoins une nouvelle barrière administrative quant à l’utilisation du solde de son compte, décourage donc à faire valoir ses droits afin de faire financer une formation.
Alors que plus que jamais l’éducation et la formation sont devenues vitales car malmenées par des gouvernements successifs et plus particulièrement par le Ministre Pap Ndiaye et que nous savons que des millions de fausses cartes vitales circulent en France comme le rappelait notre président Nicolas Dupont-Aignan dans son livre « Où va le pognon ».
Le gouvernement semble préférer continuer à tondre les Français, qui cotisent à la sueur de leur travail, pénalise ceux qui souhaitent se former et donc de faire monter en compétences, ce qui entrainera une sous-utilisation des droits à la formation. Mettant en difficulté, certes leurs bénéficiaires mais également d’entreprises tels que les centres de formation.
Jusqu’où le gouvernement Borne ira-t-il dans son essorage financier et intellectuel des Français ? De quel droit devrions-nous accepter de financer des droits acquis par son travail, accumulés tout au long de sa vie ? Une nouvelle taxe sur la taxe ? Le gouvernement en est friand…
Il est urgent de lever cette énième erreur sociale et économique en rendant la liberté aux 25 millions d’actifs de pouvoir choisir de leur avenir professionnel comme le promettait Emmanuel Macron encore en 2018 ! Aborder le CPF comme un coût et non comme un investissement pour l’avenir de l’employabilité est une erreur.
L’État doit faire des économies mais pas sur l’éducation ni la formation !
Maël CAMERLYNCK
Chargé de mission – Nord