Dans ce contexte, de quelles solutions disposait le Premier ministre grec ? Soit abattre sa dernière carte et «menacer» l’Europe de référendum auprès du peuple grec, soit accepter de renoncer à ses engagement de campagne lorsqu’il briguait il y a quelques mois la gestion des affaires du pays.
Sa démarche de fin de semaine dernière, qui sera sans doute décrite comme suicidaire par les euro-inconditionnels… permettra de mettre fin à cette nouvelle tragédie grecque.
Puisque, comme chacun sait, la Grèce est dans l'incapacité de rembourser sa dette aux conditions qu'on lui fait", n’aurait-il pas été plus lucide de dire «le roi est nu» dès 2010 plutôt que d’engloutir des milliards et des milliards d’euros dans un puit sans fond, sans aucun espoir de retour !
Finalement, Alexis Tsipras montre par son choix de proposition de référendum que, contrairement à de nombreux hommes politiques français ou européens, il va jusqu’au bout de ses promesses de campagne. Il aura ainsi fait le «job» que ni les membres de la Troïka, ni les représentants des Etats européens n’ont eu le courage de faire. Sans doute un très mauvais moment à passer pour lui et pour nos amis grecs. Mais une fois le défaut constaté, deux voies seront alors possibles : soit le retour pour la Grèce à une monnaie propre lui permettant de dévaluer pour redevenir compétitive, remettre en place une économie et bâtir tout ce qui doit l’être dans ce pays sans véritable administration fiscale, sans projets éducatifs, sans… tout en restant dans l’Europe, un peu comme la Grande-Bretagne ou le Danemark ; soit accepter le «Grexit» si les instances européennes retrouvent lucidité et courage et vont à leur tour jusqu’au bout de leurs mises en garde.
A propos, qui était chargé chez Goldman Sachs de vérifier et valider les comptes de la Grèce lors de son adhésion ? N’était-ce pas un certain Mario Draghi ?
Jacques BERLIOZ
Membre du Bureau National de DLF
Délégué national à l’esprit d’entreprise