Le 21 février 2019,
Le rapport rendu hier par le Sénat et ses répercussions politiques mettent à nu le système de pouvoir d’Emmanuel Macron, basé sur le détournement de nos institutions au bénéfice d’un petit groupe d’oligarques qui se croient tout permis.
La Commission d’enquête du Sénat a sauvé l’honneur de notre démocratie en jouant son rôle de contre-pouvoir pendant que l’Assemblée Nationale a été humiliée par LREM. La majorité présidentielle a saboté la Commission d’enquête bidon que j’avais quittée le premier, avant que tous les membres l’opposition ne la dénoncent à leur tour.
Sans le rôle de la presse et du Sénat, jamais les réalités des affaires Benalla ne seraient apparues au grand jour. Jamais l’Elysée ni le Gouvernement n’ont montré le moindre signe de bonne foi, bien au contraire.
Le pouvoir panique ! J’en veux pour preuve les attaques grotesques de Benjamin Grivaux hier, affirmant critiquer un rapport qu’il n’avait pas lu. Pire, la conférence de presse spéciale du Premier Ministre doit inquiéter tous les démocrates de notre pays. Parce qu’il n’avait rien à dire sur le fond, Edouard Philippe a attaqué le Sénat sur des manquements imaginaires à la séparation du pouvoir. La Commission d’enquête est parfaitement conforme à nos institutions. Quand le Président de la République propose de réformer le Parlement, que fait-il sinon se mêler des affaires des chambres ? La propagande de Matignon ne tient pas la route.
En revanche l’appel du Président de la République à Gérard Larcher pour faire pression sur le Sénat n’est pas constitutionnel. Les provocations d’Emmanuel Macron à « venir le chercher » alors qu’il se sait protégé est une insulte à son rôle de garant de la 5ème République. Les manipulations partisanes de LREM pour entraver la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale ne sont pas républicaines. Enfin, les parjures constatés et la stratégie du mensonge organisée par l’Elysée sont une honte démocratique.
Et que dire du deux poids deux mesures permanent de certains magistrats, aussi rapides à perquisitionner Médiapart qu’ils sont complaisants pour laisser filer un coffre-fort de M. Benalla… Est-ce constitutionnel ?
Nous croyons profondément que l’affaire Benalla n’est que la face cachée de l’iceberg des affaires qui entourent le pouvoir Macron. Scandale Alstom, conflits d’intérêts permanents (A. Kohler et les chantiers navals MSC, affaires Pénicaud et Buzyn, etc.), comptes de campagne… la liste est consternante.
Debout la France assure le Sénat de sa solidarité et félicite ses membres pour son courage à démasquer les mensonges d’Emmanuel Macron. Ce n’est que le début.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député de l’Essonne