Avec 300 millions de budget annuel (plus que le budget moyen d’un hôpital en France) , 150 millions de transfert de joueurs en 2012, des salaires annuels de joueurs atteignant plusieurs dizaines de millions d’Euros ( 40 millions pour David Beckham) , le Paris (sic) Saint-Germain s’est acheté le titre de champion de France.
Alors que le monde du sport est d’abord fait de centaines de champions modestes, de clubs qui peinent à s’en sortir, et de dizaines de milliers de pratiquants amateurs qui ne cultivent que le goût de l’effort et du dépassement de soi, ce déferlement de fric impudent, vide de sens et corrupteur ( beaucoup pense que le Qatar a purement et simplement acheté l’organisation de la coupe du monde de 2022) , est un emblème particulièrement écœurant d’un monde coupé en deux.
En bas, des salariés compressés, précipités dans le chômage, des usines qui ferment par centaines, un niveau de vie qui régresse, une éducation nationale à la dérive, une protection sociale que les “réformes structurelles” de l’Union Européenne proposent de démanteler définitivement, des territoires entiers gangrenés par les trafics d’armes et de drogue.
En haut, une petite oligarchie vit sur une autre planète, dépense sans compter un argent qui n’a pour elle pas d’odeur.
Qui osera encore prétendre que ce football abusivement qualifié de “haut niveau” puisse encore faire rêver ? A moins que l’exemple à suivre soit celui du manager du PSG qui joue au voyou avec les arbitres. A moins que ce soit le rêve illusoire du fric facile et sans limite, cet opium qu’on livre au peuple et qui conduit les gamins de Marseille à tomber sous les balles des kalachnikovs.
La Commission Européenne prétend parait-il ces jours-ci remettre en cause les montants exorbitants de transferts des joueurs. Mais c’est cette même commission qui a totalement libéralisé ces transferts par l’arrêt Bosman de 1995 qui, – au nom de la non-discrimination par la nationalité ! – a mis fin à la règle qui prévalait jusqu’alors et qui limitait à 3 le nombre de joueurs étrangers dans une même équipe sportive.
Comme les rémunérations des dirigeants d’entreprises, le budget des clubs sportifs et les salaires des joueurs doivent être plafonnés, les transferts limités. Les excédents doivent servir à développer le sport pour tous.
Comme celle de 1788, la France de 2013 a besoin de voir le monde remis à l’endroit.
François MORVAN
Vice-Président de DLR
Délégué national au Bien-Etre et à la Santé