Alors que le PSG affronte le RC Lens demain soir au Stade de France, la direction du club vient une nouvelle fois d'annuler les places achetées par certains supporters parisiens.
Cette décision unilatérale est contraire aux lois et aux règlements en vigueur. Elle illustre l'existence d'une liste noire de supporters que le club qatari a lui-même élaborée et contre laquelle s'est pourtant récemment prononcée la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). Le PSG a par ailleurs déjà été condamné en justice pour avoir annulé arbitrairement l'abonnement de l'un de ses supporters. Et pour cause : dans un Etat de droit, les clubs de football n’ont pas le droit de se substituer à l’autorité judiciaire pour prendre des mesures restrictives de liberté. Par principe, toute atteinte aux libertés fondamentales – même minime – est très grave.
S'il ne faut surtout pas nier les graves débordements qui ont eu lieu dans les stades en France ces dix dernières années – une réponse forte des autorités était nécessaire et attendue – force est de constater que les acteurs du foot français préfèrent aujourd'hui faire semblant d'agir. Ils se donnent des allures de gros bras en sanctionnant la masse des supporters plutôt qu'en ciblant les vrais hooligans qui continuent, eux, à agir en toute impunité.
Mais peut-être certains clubs voient-ils dans ces dérives l'occasion rêvée d’écarter les populations les moins fortunées de leurs stades – et par conséquent d’augmenter les recettes de billetterie ?
A l'heure où des États étrangers – que l’on peut difficilement qualifier de démocraties – rachètent directement ou indirectement des clubs français, les largesses que se permettent certains clubs avec la loi ne sont pas acceptables. Car tout le monde sera d'accord sur ce point : ce n’est pas au Qatar de faire la police sur le territoire de la République.
Damien Lempereur
Avocat au Barreau de Paris
Délégué National de Debout la France