Le projet de loi de programmation pour la recherche est fondamental car il engage la politique de la France pour plusieurs années dans l’ensemble des secteurs qui décideront de la place de notre pays dans le monde.
Depuis sa création, Debout la France se bat pour faire de notre pays « le paradis des chercheurs » par respect pour celles et ceux qui dévouent leur vie à la connaissance et à la transmission des savoirs.
Après avoir mobilisé la communauté universitaire en début d’année laquelle s’est exprimée contre ce projet de loi sous la forme de motion et de manifestations, une autre étape a été lancée début juin.
En effet le 12 juin 2020, un marathon de concertation a commencé avec les différentes instances administratives et syndicales. Un avant-projet a été proposé fin août et le 21 septembre le débat a réellement débuté à l’Assemblée Nationale.
Lors d’un point presse le 25 août, Frédérique Vidal a précisé que « jamais depuis la fin de la deuxième guerre mondiale un gouvernement n’a réalisé un tel investissement dans la recherche ». Elle a annoncé un budget de 25 milliards sur 10 ans avec une enveloppe de 400 millions en 2021 qui passera 800 millions en 2022…
Cette trajectoire budgétaire n’est pas à la hauteur des enjeux. Cela fait 20 ans que les différents gouvernements fixent des objectifs ambitieux d’investissements dans la recherche au niveau des Etats-Unis, d’Israël et surtout des pays asiatiques comme la Corée. Ce retard est d’autant plus navrant que les dépenses de recherche sont les emplois de demain ! Pourquoi le gouvernement ne profite pas du plan de relance pour passer immédiatement à 3% de dépenses dans le PIB national ? Mystère !
L’hypocrisie du gouvernement est par ailleurs évidente car cette loi prévoit l’essentiel de l’effort budgétaire dans plus de deux ans ! Il s’agit donc d’engagements qui reposent surtout sur les prochains gouvernements !
Ce choix est intolérable car la crise sanitaire de la COVID-19 a montré le rôle essentiel de la recherche et la priorité en la matière ne doit pas être une incantation supplémentaire mais un objectif ambitieux à atteindre. Certains pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou le Japon ont atteint et parfois même dépassé leurs objectifs. L’effort de la France dans ce domaine doit être conséquent pour rattraper son retard. Investir dans la recherche doit être un enjeu national.
A côté de ce financement programmé sur 10 ans, ce projet présente des mesures touchant à l’organisation et les ressources humaines. Ces nouvelles orientations ont conduit à de nombreuses réactions de la communauté scientifique, cristallisant la colère du monde universitaire.
En effet il sera désormais possible de proposer une alternative au circuit classique de la fonction publique pour attirer des brillants parcours grâce aux « des Chaires de professeur junior » et des CDI-chantier ou « CDI de mission scientifique ».
Le premier est un contrat à durée déterminée de 3 à 6 ans « en vue d’une titularisation dans un corps de professeurs ».
Le deuxième consiste à proposer des contrats appelés « CDI de mission scientifique » qui prendraient fin avec la réalisation du projet.
Soulignons par ailleurs que la concentration du financement de la recherche reposera via l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) sous la forme d’appels d’offre.
Ce projet prévoit un prolongement de la précarité des jeunes chercheurs avec en plus, un peu plus de compétition par le biais de ce type de contrat alors que l’université a besoin de personnel permanent, de crédits récurrents plus importants et d’une visibilité à moyen et long terme de leur stratégie de recherche.
Face au projet du gouvernement, Debout la France propose de :
1- Faire de la France un paradis des chercheurs en portant à 4% du PIB le budget de la recherche sur les 10 ans avec des efforts importants dès les premières années grâce au plan de relance.
2- Augmenter les dotations budgétaires récurrentes constituant un financement de base des équipes de recherche sans avoir recours aux appels d’offres via l’ANR
3- Plus d’emplois pérennes dont la recherche a besoin, non à la précarité. La liberté de la recherche publique ne peut être garantie que par des emplois stables.