Le 9 septembre 2019,
Depuis six mois, de nombreux services d’urgence sont « en grève » sur tout le territoire pour alerter les Françaises et les Français sur l’absence de moyens suffisants pour assurer leur mission. Les personnels soignants « grévistes » continuant à prendre en charge les patients, le gouvernement a malheureusement méprisé leurs revendications. C’était mal connaître la gravité de la situation.
Finalement, Agnès Buzyn a présenté aujourd’hui un plan d’aide de 250 millions d’euros par an sur trois années. Bien sûr, certaines mesures sont intéressantes et méritent d’être mises en place. Hélas, ce plan n’est pas à la hauteur de la situation car il tente de soulager les symptômes au lieu de régler les causes qui ont créé et aggraveront encore la saturation des urgences.
Si de plus en plus de services d’urgences sont débordés, c’est tout d’abord parce que le système de soins de proximité a été gravement affaibli par les gouvernements successifs. Ainsi, 95 hôpitaux de proximité ont été fermés entre 2013 et 2017, soit 7% des établissements. Résultat, 6% des Français habitent à plus de 30 minutes d’un service d’urgences !
Pire encore, la médecine de ville libérale a été systématiquement dévalorisée et sacrifiée. Si de plus en plus de médecins spécialistes sortent des universités, le nombre de généralistes en exercice a baissé de 8.5% depuis 2007. Pire, l’Ordre des médecins anticipe une nouvelle baisse de 25% d’ici 2030 !
Face à des déserts médicaux qui s’aggravent et s’étendront encore, quelle alternative ont les Françaises et les Français sinon d’aller aux urgences en désespoir de cause ? Ils savent au moins qu’ils auront un parcours de soins complet au terme de leur attente.
L’affaiblissement de la médecine de proximité est d’autant plus tragique que la population française a augmenté et continuera d’augmenter. D’une part, la natalité française se maintient à un taux plus important que nos voisins européens et, d’autre part, notre pays accueille un nombre toujours plus grand d’immigrés. A ce titre, il est sidérant que le rôle de l’immigration dans la saturation du système de soins français soit un sujet tabou : il n’existe presque aucune étude, aucun chiffre pour mesurer son impact, dans un sens ou dans l’autre !
La population française croît, mais elle vieillit aussi. La prise en charge de la dépendance est le deuxième grand tabou du système de soins français. Toujours annoncée mais jamais traitée, cette cause nationale est à l’abandon et les urgences doivent accueillir des personnes âgées qui devraient être prises en charge par un système spécialisé.
Hélas, le plan Buzyn n’annonce aucune mesure précise à même de résoudre ces différents problèmes. Par exemple, la Ministre a promis que les urgences n’auraient plus à s’occuper de nos ainés dépendants sans indiquer de mesures précises.
Au contraire, Debout la France propose un plan d’ensemble qui permette de régler le problème d’accès aux soins tout en investissant dans la médecine de proximité :
– Assumer une hausse de l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) de 2.5 à 3% par an, afin que la France ait les moyens financiers d’assurer un système de soins en rapport avec sa démographie.
– Le coût de cette hausse sera assuré par des économies réalisées sur d’autres dépenses : train de vie de l’Etat, immigration, contribution à l’Union Européenne, lutte contre les fraudes dont le montant pourrait s’élever à un minimum de 14 milliards d’euros selon le pré-rapport parlementaire Goulet/Grandjean.
– Ouvrir des hôpitaux de proximité et surtout plus de 1000 maisons de santé dans les zones sous dotées en couverture médicale.
– Revaloriser les consultations des généralistes et inciter fiscalement ces derniers à s’installer dans les déserts médicaux.
– Créer une 5ème branche de la sécurité sociale en charge de la Dépendance pour mettre en œuvre les moyens spécifiques d’accueil et de maintien à domicile de nos ainés.
– Supprimer l’Aide Médicale d’Etat et encadrer sévèrement l’ouverture de la CMU aux étrangers résidants en France pour stopper les abus et les incitations à l’immigration.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne