Le patrimoine culturel se définit comme l’ensemble des biens matériels ou immatériels ayant une importance artistique et/ou historique certaine et qui appartient soit à une entité privée (personne, entreprise, association) soit à une entité publique (commune, département, région, Etat).
Le patrimoine culturel c’est :
– 600.000 emplois
– Plus de 260.000 associations
– Plus de 140.000 entreprises marchandes
– 45000 monuments inscrits ou classés.
De même qu’un arbre tient debout par ses racines, un pays n’existe que par la connaissance de son origine, de son passé, de son histoire.
Le ciment permettant d’assembler durablement ces différentes caractéristiques c’est le patrimoine culturel, ses écrits, ses monuments, ses œuvres d’art.
Or la révolution technologique de notre temps nous installe dans une sorte de présent perpétuel privé de passé comme de perspective d’avenir.
L’un des grands défenseurs du Patrimoine, Alexandre LENOIR s’efforça de sauver tout ce qui pouvait l’être (sculpture, peintures, art médiéval). L’Abbé GREGOIRE également a œuvré énormément pour notamment installer l’universalité de la langue française.
C’est sous Louis Philippe que fut prise en charge la défense des Monuments historiques et Prospère MERIMEE fut l’un des premiers conservateurs sous la monarchie de juillet.
L’Éducation Nationale et la Culture ne furent séparées en deux Ministères qu’à l’arrivée du Général de GAULLE et d’André MALRAUX afin de renforcer la culture avec un Ministère qui lui était propre.
L’un des symboles et garant de la défense du patrimoine exceptionnel de notre pays est la fonction d’architecte des Bâtiments de France. Cette fonction n’est inféodée à personne, ce qui lui permet de défendre le patrimoine contre les promoteurs à l’intérêt immédiat.
Lorsque l’Etat recule sur la sauvegarde du Patrimoine c’est la plupart du temps en faveur d’intérêts particuliers mais aussi de desiderata de dirigeants politiques qui n’ont pas l’humilité de respecter notre héritage !
On pense immédiatement à NOTRE DAME de Paris qui doit être restaurée (et non reconstruite comme on l’entend à tort). Restaurée dans l’esprit et le style de VIOLLET-LE-DUC souhaitons-le et non pour flatter tel égo présidentiel qui voudrait rester dans l’Histoire !
Enfin on ne peut parler du Patrimoine Culturel sans y associer la notion d’humanité. A titre d’exemple : les Pyramides. Celles d’Egypte faisant partie de la Grande Histoire ; celle du Louvre d’une plus petite quand bien même fut-elle ensuite utilisée… en symbole par notre Président actuel traversant à pas comptés et observés ce lieu cher à l’un de ses prédécesseurs.
Les défenseurs du Patrimoine culturel doivent être extrêmement vigilants.
En effet, après plusieurs tentatives visant à mettre fin à l’inaliénabilité des collections françaises (2007, puis 2008 et enfin 2016) lesquelles ont heureusement toutes échoué, une nouvelle offensive encore plus violente s’annonce menée par Emmanuel MACRON et Edouard PHILIPPE.
Il s’agirait tout simplement de la suppression d’une commission dont l’avis est « conforme », ce qui signifie qu’il prime sur tous les autres et s’impose au pouvoir politique.
Supprimer cette commission reviendrait à rendre immédiatement effective la décision de déclassement d’un objet des collections publiques quelque soit celui-ci.
Les mots de Didier RYKNER (La Tribune de l’Art) autorité hautement reconnue en la matière méritent d’être salués :
« L’inaliénabilité des collections publiques s’appliquait aux rois de France qui ne pouvaient pas, tout absolutistes qu’ils fussent, disposer à leur guise des biens de la Couronne. Elle a été respectée par tous les régimes depuis la Révolution Française. Si elle n’est, malheureusement pas inscrite dans la Constitution, quelle est la légitimité d’un homme politique élu, sans gloire, président de la République pendant cinq ans, pour rayer d’un trait de plume ce qui forme une part essentielle de notre Pays ».
François Kohn
Délégué national aux activités socio-professionnelles