Ce Gouvernement fait de la gestion d’une crise sanitaire une simple gestion sociale où on limiterait les déplacements, les réunions, les libertés de chacun, sans traiter le fond du problème sanitaire qui est la maladie : je demande depuis le début de l’épidémie le doublement progressif des lits de réanimation (ce que le Gouvernement a ouvertement renoncé à faire), et la diffusion des traitements qui fonctionnent, à titre préventif (vitamine D) comme curatif (ivermectine).
Ce pass-sanitaire poursuit la logique de contrôle social sans n’apporter aucune garantie sur le plan sanitaire :
- On ne sait pas si les vaccins empêchent le portage ou la transmission, ce qui pourrait limiter leur valeur à la simple échelle individuelle sans avoir aucun effet sur la propagation
- On ne sait pas si les vaccins sont efficaces contre les variants qui émergent chaque jour et il semblerait qu’au contraire ils nécessitent des doses complémentaires. Ce pass-sanitaire imposerait une fuite en avant perpétuelle à la vaccination qui serait impossible à mettre en oeuvre
- On ne sait pas combien de temps les vaccins sont efficaces : le pass Macron ne serait actif que 3 mois et d’un coup vous n’auriez plus accès à tous les lieux que vous vous étiez remis à fréquenter ?
Si l’intérêt du vaccin n’est que de réduire les formes graves (létalité), pourquoi l’adosser à une mesure coercitive qui vise à limiter les contaminations (contagiosité) ? Cela n’a aucun sens. Si les vaccinés sont prémunis contre les formes graves, pourquoi les séparerait-on de la population non-vaccinée ?
A partir du moment où les plus fragiles qui le souhaitent ont été vaccinés, pourquoi l’imposerait-on aux bien-portants si le vaccin n’agit que sur les formes graves que ces derniers développent très rarement ?
D’un point de vue technique, ensuite, ce pass-sanitaire est absurde et impossible à mettre en œuvre :
- Comment va-t-on comptabiliser ceux qui ont déjà contracté la Covid-19 et ont développé une immunité naturelle : va-t-on exiger d’eux de remplacer cette immunité naturelle par une immunité artificielle et payante qui est celle du vaccin ? A quelle fréquence devrons-nous justifier d’un test sérologique ?
- On va voir se développer un marché au QR-codes pour frauder. Vous pensez vraiment que les gens vont accepter de rester chez eux si les restaurants sont ouverts avec une fausse attestation ?
Ce pass conduirait en fait à l’émergence d’une véritable bureaucratie numérique sous la forme d’un QR-code. C’est une usine à gaz impensable, inapplicable
Finalement, ce pass-sanitaire marque l’avènement d’une forme de bureaucratie numérique, d’une société de contrôle absolu du risque qui balaie nos libertés. Si on veut tout contrôler tout le temps, avec des indicateurs numériques et technologiques, alors on ne fait plus rien. Si demain, seuls certains peuvent accéder aux restaurants sur la base de données de santé, est-ce qu’après-demain les diabétiques n’auront pas accès à toute la carte des plats à cause de ce même principe de contrôle du risque ?
On passe de facto à une société de la surveillance numérique et de l’accessibilité de nos informations de santé par des organismes publics à tout moment. D’une société de liberté à une société de contrôle, créant par là-même deux catégories de citoyens, inégaux en matière de droits fondamentaux – ce que la Constitution empêche.
Si on met en place un pass-sanitaire, alors que d’autre part on nous dit que la Covid va rester pendant des années comme une maladie saisonnière, quand sortira-t-on de ce pass santé ? Jamais, et après on le fera pour toutes les autres maladies, comme l’a déjà annoncé la Commission européenne : « La Commission préconisait son maintien jusqu’à ce que l’OMS déclare la fin de la pandémie et s’octroyait le droit de prolonger ou étendre son utilisation à d’autres maladies contagieuses »
C’est un engrenage mortifère qui marque la fin de notre civilisation héritée du christianisme et des Lumières et qui nous fait entrer dans une nouvelle société. Société dans laquelle le contrôle et l’hygiénisme passent avant la liberté, qui perd son caractère absolu. Société dans laquelle l’homme ne s’émancipe plus par l’outil, en l’occurrence le numérique, mais s’y soumet, puisque ce sera la QR-code qui déterminera nos droits. Société qui renonce à l’universalisme – tous égaux devant la loi – pour imposer une discrimination de masse des citoyens sur la base d’un critère de santé. Société enfin où la liberté de réunion et d’aller et venir ne sont plus des droits naturels et fondamentaux, mais de simples conventions sociales, qui peuvent être conditionnées à certains critères, médicale en l’espèce.
Bref, ce pass-sanitaire est une rupture civilisationnelle inédite. Je ne renoncerai jamais à le combattre, comme je suis toujours allé au bout de mes convictions tout au long de ma vie politique.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France