Retrouvez l’intervention de Nicolas DUPONT-AIGNAN sur la motion de censure contre le 9ème 49-3 du gouvernement !
13-12-2022 – Prise de parole PLF 9ème motion de censure
Madame la Présidente,
Madame la 1ère Ministre,
Chers collègues,
Il y a seulement 48 heures, nous étions dans l’hémicycle à débattre de la précédente motion de censure.
Dimanche soir, en réponse aux interventions des Députés, vous avez osé vous plaindre de ces séances nocturnes, inversant, sans aucune pudeur, les responsabilités.
Si les motions de censure se succèdent madame la 1ère Ministre, c’est bien parce que vous usez et abusez du 49.3.
Lors de votre prise de parole, vous n’avez pas manqué d’audace, en vous cachant dans l’ombre de Michel Rocard, en oubliant que :
Contrairement à vous, il n’a jamais osé actionner un 49.3, en première lecture d’un projet de loi de finances, sans procéder à l’examen complet du texte au préalable.
Dois-je rappeler que seules 5 missions budgétaires, sur 46, ont été étudiées par cette assemblée ?
Du jamais vu sous la Vème République.
Contrairement à vous aussi, il n’a jamais balayé, d’un revers de main, des amendements clés portés par sa propre majorité, tel que vous l’avez fait pour la taxation des superprofits, proposée par le groupe Démocrate.
Au 9ème 49.3, plus aucun Français n’est dupe de votre discours larmoyant d’hypocrisie, qui prétend que vous êtes ouverte au dialogue et à la fameuse co-construction de la loi.
En vous voyant d’ailleurs sourire à la tribune dimanche soir, en annonçant ce nouveau passage en force, j’ai compris que vous n’y croyez pas vous-même.
Vous obéissez simplement à Emmanuel Macron, qui veut gouverner seul contre tous, qui méprise les Français, et qui obéit à des intérêts extérieurs à la nation, l’Union européenne.
Pour lui, comme pour votre Gouvernement, la parole politique n’a plus aucun crédit. En témoigne ce projet de loi de finances bourré de contradictions.
Contradiction tout d’abord, entre vous et lui, sur les hypothèses de croissance qui fondent ce budget. 1% dans le projet de loi de finances, 0,5% pour Emmanuel Macron.
Contradiction ensuite, dans vos promesses écologiques. Vous avez supprimé l’amendement voté par les oppositions qui augmentait les crédits alloués à l’isolation thermique des logements comme ceux qui permettaient de renouer avec une vraie politique ferroviaire.
Contradiction dans votre volonté d’aider nos entreprises. Vous refusez de mettre en place un bouclier tarifaire pour nos PME qui sont asphyxiées par la hausse du prix de l’électricité.
Des milliers d’artisans et commerçants vont mettre la clef sous la porte, à cause de vous.
Et pourtant, vous pourriez, comme cela vous a été demandé sur tous les bancs, rétablir, comme le Portugal et l’Espagne, un prix national de l’électricité.
Oui, je persiste et je signe, vous n’êtes que les serviteurs zélés de l’Union européenne et des intérêts allemands.
Au lieu de sauver nos petites entreprises, nos boulangers, nos bouchers, tous ces commerces de proximité, qui font vivre nos territoires, vous préférez créer une niche fiscale sur les captives de réassurance.
Les seuls gagnants, les amis du Président, les oligarques de la Macronie.
Contradiction enfin, sur le sort accordé à nos collectivités territoriales, bien loin des belles promesses que vous leur avez faites au Salon des Maires.
Vous rendez-vous compte, qu’à force de dire tout et son contraire, de renier vos engagements les plus solennels d’une semaine à l’autre, vous ne vous faites pas simplement du tort à vous-mêmes, ni à votre majorité, mais à notre démocratie, à notre République.
Souvenez-vous d’Emmanuel Macron, qui nous expliquait que prolonger le départ à la retraite à 65 ans serait une terrible injustice pour ceux qui ont commencé à travailler précocement, d’autant que les entreprises rejettent les salariés de plus de 60 ans.
Il avait raison, mais il veut, avec votre complicité, imposer exactement l’inverse.
Avec votre projet de réforme, vous démontrez que vous n’avez aucune estime, ni reconnaissance pour toute une génération, que vous allez condamner à vivre au RSA entre 62 et 65 ans.
Tout cela pour un soi-disant déficit, que vous exagérez à dessein, alors même que vous êtes incapables de vous attaquer au vrai gaspillage, celui des fausses cartes Vitale, à hauteur de 20 milliards par an.
Vous comprenez dès lors, pourquoi je voterai cette motion de censure.
Les Français, de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux, et à contester votre politique, nous regardent ce soir.
Ils attendent des Députés d’opposition le courage de s’unir, rien qu’une seule fois, pour destituer ce Gouvernement, qui ne sert pas les intérêts de la France.