Le groupe de travail sur les tarifs des autoroutes n’est qu’une mascarade visant à maquiller la capitulation du gouvernement.
Alibi pour le Premier ministre qui voudrait faire porter au Parlement le chapeau de sa propre désertion en rase campagne, ce groupe de travail est en réalité inféodé aux intérêts et aux mensonges des rentiers qu’il était censé confondre. A cet égard, je tiens à saluer la droiture et le courage de mon collègue parlementaire Jean-Paul Chanteguet, qui en a claqué la porte sans prendre de gants.
On voudrait faire avaler aux Français que les surprofits réalisés sur leur dos et dénoncés par l’Autorité de la concurrence, seraient fictifs et procèderaient d’une lecture comptable erronée. Je n’en crois pas un mot et quand bien même, la vente des sociétés d’autoroutes au secteur privé demeurerait une spoliation du patrimoine national sans précédent :
- Un prix de vente en 2006 de 14,8 milliards d’euro, sous-évalué au minimum de 10 milliards selon la Cour des comptes, pour une opération qualifiée « d’absurde » par le Financial Time de l’époque,
- Au moins un milliard d’euros de manque à gagner annuel pour le budget de la France,
- Une opacité totale dans le mode de calcul des augmentations tarifaires, qui s’élèvent en moyenne au double du niveau de l’inflation,
- Un entretien et des investissements dans l’infrastructure même des plus douteux, qui se doublent de l’assèchement de l’essentielle source de financement autoroutière pour la construction de nouveaux transports collectifs dans notre pays,
- Des usagers modestes repoussés sur le réseau secondaire, plus accidentogène.
Les Français ont parfaitement compris que le gouvernement se paie leur tête et sont 75% à réclamer la renationalisation immédiate du réseau autoroutier. Ils ont bien sûr raison. Le prix de rachat ne devra pas dépasser le prix de vente de 2006, diminué des investissements, majoré des profits et de l’inflation. Enfin, à terme, ces autoroutes renationalisées, une fois amorties et une fois le réseau achevé, devront être rendues gratuites, comme promis lors du lancement de leur construction.
En définitive, le gouvernement se fracasse sur les gros intérêts des sociétés autoroutières.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président de Debout la France