La déclaration de Jean-Marc Ayrault suite aux négociations entre le gouvernement socialiste et ArcelorMittal a de quoi laisser perplexe. Le Premier ministre, ne sachant pas sur quel pied danser, avait lui-même l'air très mal à l'aise lors de son allocution.
Pourtant ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. C'est un accord en trompe-l’œil. Pour éviter la nationalisation, Mittal a fait semblant de céder. Au final il ne s'engage fermement sur rien : ni sur la sauvegarde de l'emploi, ni sur des investissements, ni sur une stratégie industrielle. Mittal fait une promesse d'investissement de 180 millions d'euros mais comme on le sait "les promesses n'engagent que ceux qui les croient". Le milliardaire indien pousse même l'outrecuidance de conditionner son investissement hypothétique à un investissement massif de l’État, des collectivités et de l'Union européenne dans le fameux projet Ulcos.
Les salariés de l'usine de Florange ne s'y trompent pas. Malgré l'annonce spectaculaire de Matignon, ils se disent tous écœurés ce soir par l'attitude de Mittal et la faiblesse du gouvernement.
En vérité le même scénario qu'en 2006 avec le rachat par Mittal d'Arcelor puis en 2008 avec le site de Gandrange, se reproduit. Encore une fois Mittal fait de belles promesses qu'il ne tiendra pas. Comme Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, François Hollande tombe dans le panneau. Jamais deux sans trois comme on dit…
Maintenant ça suffit. Cela fait 6 ans que Mittal ridiculise l'Etat français, et par là-même se moque de 65 millions de Français.
Il est temps que l'Etat redevienne fort et défende l'intérêt général du pays. Ce soir, l'accord en trompe-l’œil prouve que la nationalisation temporaire du site, dans l’intérêt des salariés et de notre industrie sidérurgique, est la seule sortie par le haut possible.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République