Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2012, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a changé une nouvelle fois d’attitude, prenant à contre-pied le gouvernement français, contraint dès lors, au lieu d’être un leader sur ce dossier, d’apparaitre comme se « ralliant à la position algérienne » (dicunt medias).
C’est un échec inadmissible pour le gouvernement français, incapable d’analyses de fond, et d’initiatives indépendantes, cohérentes et courageuses, dans le respect de toutes les parties maliennes.
La résolution (n°2085) du Conseil, insiste -comme DLR l’avait fait dès notre communiqué du 18/ 11/ 12- sur la distinction nécessaire entre les formations nord maliennes et les « organisations terroristes [venues d’ailleurs aurait-il fallu préciser] en particulier avec Al-Qaeda au Maghreb islamiste (AQMI) et les groupes qui lui sont affiliés » (cela vise le MUJAO), et «exige que les groupes rebelles maliens rompent tout lien avec [ces] organisations terroristes ».
DLR regrette la terminologie de groupes rebelles maliens qui sera certainement rejetée par les populations nord maliennes et fera perdre du temps pour la reprise du dialogue inter-malien.
Par ailleurs, le Secrétaire général des Nations-Unies change lui aussi d’avis sur la pertinence d’une action militaire en raison de ses faibles chances de succès.
Là encore DLR avait pris immédiatement position (communiqué du 18/11/12) pour dénoncer une erreur conduisant à l’impasse où se trouve aujourd’hui le Mali (refus du gouvernement légal d’une telle intervention), et un risque très probable d’échec militaire.
La France peut et doit reprendre l’initiative dans ce dossier douloureux. La solution, comme DLR l’écrivait dès le début des évènements, viendra d’un dialogue inter-malien, prenant en compte les aspirations des populations du Nord-Mali, puis d’une action militaire concertée de toutes les parties maliennes, des pays limitrophes, avec l’assistance technique et logistique de la France.
La crise malienne est très grave car elle concerne, bien plus que l’affaire afghane, la France et un pays proche: il faut agir. Vite ; et avec intelligence, respect et courage.
Henri Temple
Membre du Bureau national
Délégué national à l'Indépendance de la France